Pechiney Aluminium Dunkerque : Grève totale25/02/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/02/une-1650.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Pechiney Aluminium Dunkerque : Grève totale

Depuis quelque temps, la situation se tendait dans le groupe Pechiney.

Le PDG, Jean-Pierre Rodier, claironne dans la presse que " C'est l'euphorie dans l'aluminium ", et le groupe engrange un bénéfice net de 1,7 milliard pour 1999. Quant aux prévisions pour 2000, elles sont excellentes. Cela n'empêche pourtant pas la direction de vouloir poursuivre sa politique de blocage des salaires et de maintenir sa volonté d'appliquer la loi des 35 heures de la façon la plus défavorable possible pour l'ensemble du personnel, agents de maîtrise et cadres compris.

Depuis le 1er février, plusieurs débrayages ont été organisés, à Pechiney Aluminium-Dunkerque, à Aluminium Pechiney (Saint-Jean-de-Maurienne), et aussi Rhénalu, Softal (Nuits-Saint-Georges et Ham), Aviatube (Carquefou et Montreuil-Juigné), Pefe (Dijon et Froges), pour ne citer que les principales entreprises qui font partie du groupe.

A Dunkerque, à l'appel des syndicats CGT-CFDT-FO-CFE-CGC à partir de jeudi 17 février des assemblées ont réuni chaque poste pour discuter du principe de la grève reconductible à partir de mardi 22. A chaque poste, le principe de la grève a été voté à la quasi-unanimité. Une partie des agents de maîtrise adhère pleinement à l'idée de faire grève.

La grève a donc démarré dès l'après-midi du 21, et les portes sont maintenant bloquées. Dans cette entreprise en feux continus, le travail continue quand même partiellement pour entretenir les cuves d'électrolyse et la fonderie coule de l'aluminium de mauvaise qualité mis au rebut.

Ce que tout le monde veut, sauf la direction bien sûr, c'est une véritable réduction du temps de travail à 35 heures, avec maintien des acquis, calculée sur la base de l'horaire affiché (et non sur des calculs foireux pour nous piquer les temps de pause, etc.), sans annualisation ni flexibilité du temps de travail et sans notion de travail au forfait (sans référence horaire). Ce qui veut dire 15 jours de repos supplémentaires pour les postés, 19 jours pour le personnel de jour, encadrement compris (ou la semaine de 4 jours), et l'embauche de 40 salariés, opérateurs et encadrement, notamment ceux qui sont en contrats de qualification, en CDD ou en intérim.

Ce que tout le monde a aussi voté, c'est l'amélioration des conditions de travail, et la remise en état des installations dans les ateliers pour une véritable politique de sécurité car, utilisée à fond depuis des années, cette entreprise neuve s'est rapidement détériorée.

Et nous voulons aussi une augmentation générale des salaires.

Tout le monde sait que la direction compte faire monter les enchères. Car si le prix de l'aluminium, sa consommation et les bénéfices sont en hausse, l'appétit des actionnaires, lui, est illimité. Mais nous sommes bien décidés à refuser de reculer devant les exigences de la direction et même à passer à l'offensive pour partager nous aussi " l'euphorie ".

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