Explusion d'immigrés dans les DOM : L'Etat français s'assoit sur ses propres lois25/02/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/02/une-1650.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Explusion d'immigrés dans les DOM : L'Etat français s'assoit sur ses propres lois

Il aura fallu le procès intenté contre l'Etat français par plus de mille immigrés haïtiens, expulsés de Guyane et de l'île de Saint-Martin entre 1990 et 1998, pour que l'on apprenne que l'Etat entretenait un régime discriminatoire dans des territoires pourtant qualifiés de "départements d'outre-mer".

Ces travailleurs, fuyant la dictature que les Duvalier faisaient régner dans leur pays, avaient cru pouvoir trouver refuge dans ces territoires français proches de leur pays d'origine. La plupart de ces immigrés, entrés illégalement, vivaient de leur travail, souvent exploités comme main-d'oeuvre non déclarée par les patrons locaux.

Arrêtés au cours de vastes opérations de contrôle d'identité, ils ont fait l'objet de mesures d'expulsion immédiate, sans même pouvoir déposer un recours suspensif contre l'arrêté d'expulsion, maigre protection que la loi accorde pourtant aux étrangers sur le reste du territoire français.

En effet, si l'ordonnance de 1945 portant sur le statut des étrangers, révisée en 1998 par Chevènement, est applicable à la Martinique et à la Guadeloupe, en revanche la Guyane et l'île de Saint-Martin restent soumises à un régime dérogatoire.

Ces travailleurs et leur avocat ont donc décidé de réclamer des dommages à l'Etat français et de faire connaître cette situation scandaleuse. D'autant qu'ils ne sont pas les seuls en cause. Aux dires des avocats, sur les 10 000 personnes expulsées chaque année de Guyane, 70 % seraient victimes de ces pratiques.

Pendant des siècles, l'impérialisme français s'est enrichi en pillant les ressources de cette région et en niant tout droit aux populations qu'il y avait réduites en esclavage. Aujourd'hui encore, il y fait régner l'arbitraire, s'asseyant sur ses propres lois pour mener sa politique anti-immigrés.

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