Des députés communistes bien rétros25/02/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/02/une-1650.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Des députés communistes bien rétros

Pierre Brard, maire de Montreuil et Daniel Feurtet, deux députés de Seine-Saint-Denis, tous deux membres du groupe communiste à l'Assemblée nationale, viennent de pondre à la demande de leur groupe parlementaire, un rapport sur la question de l'épargne salariale.

Ce rapport propose l'instauration de nouveaux droits pour les salariés. " Les salariés et les organisations syndicales, écrivent-ils, doivent disposer de droits [...] d'in-tervention, de contre-proposition, de transparence et de contrôle sur les choix de gestion courante... " En fait d'innovation, on a entendu, et plutôt dix fois qu'une, cette rengaine. Et pour appuyer leurs propos nos deux visionnaires se réfèrent à deux penseurs du XIXe siècle, Louis Blanc et Charles Fourier (Fourier était un de ces penseurs que Marx et les marxistes rangeaient dans ce qu'ils appelaient les socialistes utopiques).Il préconisait une société idéale fondée sur la bonne volonté de tous, ayant pour modèle les phalanstères, sortes de communautés où chacun aurait été au service de l'autre.

Quant à Louis Blanc, socialiste réformiste, il fut à l'initiative des ateliers nationaux en 1848, où l'on employait les chômeurs à des travaux sans utilité et dont la fermeture provoqua une insurrection ouvrière sauvagement réprimée. Le mouvement ouvrier a depuis longtemps tiré les leçons de ces vieilles idées.

Mais nos deux penseurs contemporains y voient, eux, " une réponse théorique aux contradictions de l'économie capitaliste naissante " bien avant la théorisation par de Gaulle de la participation. Nous voilà donc revenus au temps présent.

Et nos découvreurs... du passé poursuivent qu'ainsi on permettra un peu mieux " au monde du travail de remplir sa vocation civique et citoyenne au sein de la société " en étendant " le champ de vision et de créativité de l'entreprise pour mieux garantir son développement ".

Ainsi donc si l'association entre le cheval (les salariés) et le cavalier (les patrons) était plus harmonieuse, les choses iraient mieux... pour le cavalier. En revenir à Fourier, Louis Blanc, de Gaulle... et pourquoi pas Jésus-Christ, ça n'est ni une pensée nouvelle, ni une perspective d'avant-garde. Mais il y a longtemps qu'ils nous l'avaient montré.

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