Collège Charles-Fauqueux-Beauvais : Enseignants et parents mobilisés25/02/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/02/une-1650.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

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Collège Charles-Fauqueux-Beauvais : Enseignants et parents mobilisés

On l'a vu à la télévision, on a pu le lire dans la presse nationale : les enseignants du collège Charles-Fauqueux de Beauvais, largement soutenus par les parents d'élèves, sont en grève à 100 % depuis le 14 janvier.

Face à une situation d'insécurité et de violences répétées, les enseignants réclament avant tout des moyens supplémentaires. Ils sont intervenus auprès des députés locaux, auprès du recteur d'académie, sont allés au ministère et à l'Assemblée nationale. Il y a eu une opération " quartier mort ", plusieurs manifestations dont la dernière, le samedi 19 février à Beauvais, pendant les vacances scolaires, a encore rassemblé environ 150 personnes. Ils ont obtenu deux surveillants, quatre aides-éducateurs et un plein-temps à l'infirmerie, la promesse d'un gymnase intégré au collège, et celle de la construction d'un deuxième collège pour désengorger Fauqueux, qui compte 900 élèves. Mais ils réclament toujours onze enseignants, un psychologue scolaire et une conseillère d'orientation.

Depuis le 2 février, plusieurs dizaines de parents d'élèves sont venus aider les professeurs en occupant le collège et en participant aux manifestations. Cela n'a pas été du goût du recteur d'académie, qui a parlé " d'acte de violence illégal ", ni de la principale du collège qui a cherché dans un premier temps à les expulser de la salle des professeurs, et ensuite leur a coupé l'électricité et le chauffage. Mais ces manoeuvres ont été vaines. Car les parents d'élèves vérifient chaque jour la sympathie qui les entoure, en distribuant des tracts sur le marché, dans les cages d'escaliers, aux portes des entreprises ou à l'intérieur pour ceux qui ont pu diffuser des tracts auprès de leurs collègues de travail.

Charles-Fauqueux est le collège de l'un des quartiers ouvriers de Beauvais, le plateau Saint-Jean, qui compte plus de 7 000 habitants. Dans l'autre grand quartier ouvrier, la ZUP Argentine (10 000 habitants), il y a eu des problèmes semblables il y a trois ans, les enseignants avaient dû faire un mois de grève pour obtenir le classement de leur collège en Zone d'Education Prioritaire. Et dans le troisième quartier ouvrier, la Soie-Vauban, une manifestation a récemment été organisée contre la fermeture programmée de plusieurs classes d'écoles maternelles du quartier !

L'annonce par le ministère de la suppression de 38 postes dans l'Oise et de la fermeture probable de 84 classes en primaire et maternelle n'a pas entamé, bien au contraire, la détermination des parents d'élèves et des enseignants en grève, qui sont restés mobilisés pendant les vacances scolaires, et qui comptent bien poursuivre à la rentrée.

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