Une justice dure aux pauvres18/02/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/02/une-1649.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Une justice dure aux pauvres

Le mardi 8 février, une mère célibataire de 35 ans a été placée en garde à vue, à Mulhouse dans le Haut-Rhin, pour «défaut d'éducation » de ses enfants, quatre garçons âgés de 8, 12, 14 et 15 ans. Ils vivaient tous dans un « appartement d'une insalubrité extrême ». À l'issue de la procédure judiciaire, elle peut être punie de deux ans d'emprisonnement et de 200 000 francs d'amende. Les enquêteurs considéraient eux-même que « dans cette affaire touchant à la grande misère sociale, les enfants, même coupables de nombreux délits, avaient plutôt la condition de victimes». Il n'empêche, c'est aux victimes de cette grande misère sociale que les autorités font des grands discours moralisateurs, et même le cas échéant les condamnent à de fortes amendes et à la prison. Mais pourquoi donc des jeunes sont-ils fauteurs, de violence? Pourquoi un nombre de plus en plus grand de parents n'assument-ils pas leur rôle éducatif, si ce n'est parce que, contrairement aux discours officiels, la misère continue de s'aggraver? Il est plus facile de montrer du doigt et de mettre à l'index quelques laissés-pour-compte que de mettre fin à la misère, ce qui supposerait de s'en prendre à une poignée de nantis.

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