Hôpitaux d'Île-de-France : Embauchez des chômeurs !18/02/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/02/une-1649.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpitaux d'Île-de-France : Embauchez des chômeurs !

" À l'hôpital y'a trop de travail, à l'extérieur y'a trop d'chômeurs, embauchez des chômeurs ! ", ce slogan, repris à la manifestation parisienne qui a regroupé deux mille personnes le 10 février, exprime le problème numéro un des hospitaliers.

En cette période de vacances scolaires, de nombreux collègues ont pris des jours de congés et l'ampleur de la mobilisation pour la manifestation s'en est ressentie. Pourtant, l'état d'esprit est à continuer le mouvement et à se préparer pour de nouvelles journées de grève et de manifestations. Des actions locales sont programmées entre hôpitaux voisins. Il est question d'un rassemblement devant le siège de l'Assistance publique le 17 février et surtout d'une manifestation régionale le 22 février.

Pour les personnes les plus actives du mouvement, l'attitude des fédérations syndicales passe mal. Elles leur reprochent de trop miser sur les négociations avec Aubry, prévues jusqu'au 29 février, en repoussant au 14 mars une éventuelle journée nationale de grève. À l'hôpital de la Pitié-Salpétrière par exemple, un tract destiné à interpeller les fédérations a été signé par tous les syndicats. Il apparaît clairement en effet qu'Aubry n'a pas l'intention de revenir sur la politique d'austérité budgétaire du gouvernement ; du coup, dans le calendrier des négociations, elle accorde la priorité au redéploiement des services hospitaliers sans plus de personnel puis à l'application des 35 heures à sa sauce, et pas à ce que revendiquent les hospitaliers, c'est-à-dire des embauches immédiates à hauteur des besoins.

Ici ou là, quelques embauches de CDD occupant des postes vacants sont obtenues, la direction d'un hôpital promet quelques postes mis au concours, prévoit de redéployer du personnel vers un service... qui manquera probablement ailleurs. Des tours de passe-passe dérisoires...

Face à un gouvernement qui voudrait leur faire accepter la consigne " Hôpital : silence ", les hospitaliers ont donc toutes les raisons de continuer à faire du bruit pour obtenir des effectifs supplémentaires.

Partager