Brésil : José Rainha doit être remis en liberté18/02/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/02/une-1649.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Brésil : José Rainha doit être remis en liberté

José Rainha, un dirigeant du Mouvement des Sans-Terre brésilien, condamné injustement en première instance à 26 ans et demi de prison pour meurtre doit comparaître en appel le 3 avril prochain à Vitoria, capitale de l'État d'Espirito Santo.

Les faits remontent au 5 juin 1989. Des incidents éclatèrent dans une petite localité de cet État entre des paysans sans terre qui occupaient une ferme non exploitée et un groupe armé qui voulait les en chasser. Une fusillade éclata au cours de laquelle furent tués le propriétaire foncier, qui avait ouvert le feu le premier, et un policier.

Au cours du premier procès, plusieurs témoins, dont un officier de l'armée et un prêtre, ont confirmé qu'au moment des faits José Rainha se trouvait à 2 000 km de là. Et d'ailleurs l'arme, déposée par l'accusation au tribunal, n'avait aucun rapport avec celle qui avait été effectivement employée !

Une première condamnation de José Rainha en juin 1997 avait soulevé des protestations au Brésil et dans le reste de l'Amérique latine. Déclarations, messages, pétitions de solidarité s'y sont multipliés pour obtenir son acquittement en appel.

A travers le cas de Rainha, le régime brésilien, en bon héritier de la dictature qui y régna dans les années soixante et soixante-dix, a d'abord cherché à sanctionner un mouvement et des militants, qui invitent les paysans sans terre du Brésil à s'emparer des terres.

Et si le régime n'est pas trop regardant avec les preuves, les pièces à conviction et les témoignages, c'est qu'il est dans sa nature de défendre, à tout prix, la propriété privée et les gros possédants, dès qu'ils se sentent ne serait-ce qu'un peu menacés. Raison de plus pour souhaiter que la protestation populaire grandira assez pour que Rainha soit relâché.

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