Les sans-papiers ne baissent pas les bras04/02/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/02/une-1647.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Les sans-papiers ne baissent pas les bras

Dimanche 30 janvier, plus de trois cents sans-papiers ont occupé pendant quelques heures l'église Saint-Ambroise à Paris. C'est là qu'en mars 1996, il y a près de quatre ans, avait commencé le mouvement des sans-papiers.

Aujourd'hui une partie de ceux qui soutenaient cette lutte ont tourné leur veste sur ce problème, puisque les dirigeants socialistes, depuis qu'ils sont au gouvernement, ont choisi de renier leurs engagements d'alors et de condamner des dizaines de milliers de travailleurs étrangers à vivre dans la clandestinité en leur refusant la régularisation de leur situation. Jospin et Chevènement ont repris à leur compte la politique, les lois et les méthodes de leurs prédécesseurs, Pasqua ou Debré, et cela juge ce que valent pour ces gens-là les belles paroles sur les droits de l'homme et les valeurs de gauche dont ils prétendent se revendiquer.

Arrestations, procès en chaîne dans un département comme la Seine-Saint-Denis, détentions dans des centres inhumains dans l'attente d'une décision concernant l'expulsion révoltante de sans-papiers vivant souvent depuis de nombreuses années en France. Circulaire de Chevènement demandant aux préfets, il y a quelques mois, de durcir encore leur attitude. Le gouvernement espère démoraliser les sans-papiers et ceux qui les soutiennent. Mais il y a tous ceux qui n'acceptent pas de baisser les bras, comme l'ont montré les manifestants qui le samedi 29 janvier ont traversé diverses communes de Seine-Saint-Denis ou les occupants de l'église Saint-Ambroise.

Nous sommes aux côtés de tous ceux qui, malgré les difficultés, l'indifférence, continuent de lutter pour la régularisation de tous les sans-papiers avec la carte de dix ans, l'arrêt des expulsions, la fermeture des centres de détention et des zones d'attente, la liberté de circulation et d'installation.

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