General Motors (Strasbourg) : Deux jours de grève font reculer les directions de Delphi et Powertrain04/02/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/02/une-1647.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

General Motors (Strasbourg) : Deux jours de grève font reculer les directions de Delphi et Powertrain

Vendredi 21 et lundi 24 janvier dans les deux usines, Delphi-Saginaw et Powertrain-General Motors, la grève a été totale et aucune production n'est sortie.

Saginaw, qui faisait partie de l'usine General Motors de Strasbourg jusqu'à fin 1998, a été fîlialisée et appartient à Delphi; 450 ouvriers y fabriquent des pompes pour direction assistée. Powertrain, elle, emploie 1700 ouvriers pour fabriquer des boîtes de vitesse automatiques.

A Powertrain, depuis deux ans la direction, sous prétexte de passage aux 35 heures, voulait imposer le travail en quatre équipes avec travail les samedis et dimanches. A cela les ouvriers avaient déjà répondu «non» à deux consultations organisées par elle. Depuis la mi-décembre, face à des propositions de la direction qui étaient ressenties comme des provocations, les ouvriers ont commencé à parler de faire grève pour de bon.

A Saginaw, depuis la filialisation, la direction a fait monter la pression en serrant la vis et en distribuant des sanctions pour un oui ou un non. A l'occasion de la discussion sur les 35 heures, les syndicats ont demandé les mêmes avantages que les autres usines Delphi: 15 jours de congés supplémentaires, une prime de vacances de 2 200 fi-ancs, un véritable 13e mois et une augmentation de salaire de 500 E Jeudi 20 janvier, un débrayage de deux heures appelé par les syndicats avait réuni 90 % des ouvriers.

En même temps, la CGT de Powertain appelait à faire grève vendredi 21 à l'occasion d'une énième séance de négociations. Ce matin-là à 6 heures, 250 ouvriers se sont mis en grève et ont mis noir sur blanc leurs revendications avec en premier le retrait définitif des 4 x 8, les 35 heures du lundi au vendredi, l'embauche des CDD en CDI, l'augmentation du taux horaire, une augmentation de 500 F, une prime de vacances, le paiement des heures de grève. Tout cela avec pour préalable que l'accord soit écrit. La réunion direction-syndicats n'ayant rien donné, la CFDT a rejoint les grévistes et après un tour dans les ateliers, la grève a été totale. Les ouvriers de Saginaw se sont également mis en grève. Les équipes d'après-midi et de nuit ont suivi le mouvement et les ateliers sont restés vides. La continuation de la grève le lundi matin a été votée et à la reprise lundi c'est 90 % du personnel qui était en grève dans les deux unités.

Ce jour-là, lundi 24 janvier en fin d'après-midi, le PDG de Powertrain, après une première reculade jugée insuffisante par les ouvriers, finissait par s'engager par écrit à un retrait définitif du 4 x 8, à une augmentation du taux horaire pour compenser le passage de 38h3O à 35 heures. Elle accordait une augmentation de 200 F net sous forme de paiement d'une partie de la cotisation de la mutuelle et 0,6% d'augmentation générale, un treizième mois. Elle s'engage aussi à embaucher une partie des CDD mais cela reste encore dans le flou. Après discussion avec chaque équipe de ces propositions, 428 ouvriers se sont prononcés pour la continuation de la grève, 3 10 pour la reprise. Mais suite à l'intervention de la CFDT, qui militait activement pour la reprise, une partie de ceux qui voulaient continuer, découragés, ont préféré reprendre en milieu de matinée et la CGT a alors suivi.

A Saginaw, la direction a mis un peu plus de temps à céder, mais finalement mardi 25 en début d'après-midi, elle a annoncé qu'elle donnait exactement la même chose qu'à Powertain.

Il n'y a pas de doute que c'est l'ampleur du mouvement et les ateliers vides pendant deuxjours qui ont fait céder rapidement les directions des deux usines. Et tant mieux si, pour une fois c'est la direction qui a eu peur.

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