France-Telecom : T'as pas 28 milliards et des poussières ?04/02/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/02/une-1647.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

France-Telecom : T'as pas 28 milliards et des poussières ?

Le dernier caprice des dirigeants de France Télécom est de se payer la société Global One pour la coquette somme de 28,5 milliards de francs. Cela représente cinq fois le chiffre d'affaires d'une société qui n'a pas bonne réputation d'un point de vue capitaliste, puisqu'elle accumule des pertes depuis sa création. Michel Bon, le PDG de France Télécom, explique qu'il fallait le faire pour récupérer les clients de Global One. Pas l'usager moyen, mais des sociétés multinationales qui ont,besoin d'avoir leurs propres réseaux de télécommunications. Il a même qualifié le prix de raisonnable. Pour preuve, il explique que les autres sociétés comparables à

Global One, Equant et Infonet, se vendent par les temps qui courentjusqu'aux environs de vingt fois leur chiffre d'affaires. Comme quoi, il n'y a pas de limite à la bulle spéculative... jusqu'à ce qu'elle éclate.

Une société comme France Télécom. a de l'argent à ne pas savoir qu'en faire: un « trésor de guerre » estimé par Le Figaro à environ 130 milliards de francs, pas tout en espèces sonnantes et trébuchantes, mais sous forme de participations à d'autres sociétés (Sprint et Deutsche Telekom) qu'il est parait-il possible de revendre à des prix exceptionnels, du moins tant que d'autres sociétés se concurrencent en spéculant elles aussi à la hausse.

France Télécom trouverait même, s'il en était besoin, encore de l'argent auprès des banques, ou en recourant au marché boursier, en revendant des parts de la participation de l'Etat, déjà réduite à 63 % du capital.

France Télécom, comme bien d'autres sociétés, vit sur un grand pied. Elle trouve « raisonnable » de dépenser quelques dizaines de milliards, sauf quand il s'agit d'embaucher. Son PDG Bon prévoit la suppression de 18 000 emplois en trois ans. C'est sur l'aggravation de l'exploitation des employés qu'elle mise. Pour couper la spéculation à la racine, c'est à ces spéculateurs de haut vol qu'il faut s'en prendre.

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