Groupe Malakoff : L'austérité c'est uniquement pour les employés14/01/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/01/une-1644.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Groupe Malakoff : L'austérité c'est uniquement pour les employés

Le président d'un des organismes de retraite complémentaire, la CRI, a bénéficié de certaines largesses selon le rapport sur cet organisme cité par le Monde. Jusque-là, rien que de très banal. Encore faut-il préciser que cet ancien directeur du personnel de Renault aujourd'hui âgé de soixante-seize ans, Espieu, aurait touché ces dernières années à la fois un salaire très confortable, versé par un organisme satellite de celui qu'il préside, et... une retraite. Lui que la presse désigne comme un homme d'influence incontournable dans le secteur des retraites complémentaires n'a pas tout à fait usurpé sa réputation !

Il faut ajouter qu'en tant que representant du Medef (l'organisation patronale), Espieu était aussi président de la fédération des retraites complémentaires des salariés, l'ARRCO, en avril 1996, quand il fut décidé (avec l'accord de tous les syndicats sauf la CGT) de réduire la masse salariale de 20% pour l'ensemble des salariés de ce secteur, sous prétexte " d'assurer l'équilibre des régimes de retraites complémentaires ".

Cela a signifié la limitation des augmentations générales de salaire à environ 1% par an, puis leur blocage complet depuis deux ans, accompagné de la poursuite de la baisse des effectifs.

Par exemple au groupe Malakoff à Saint-Quentin-en-Yvelines, où nous sommes encore 1030 salariés (contre 1750 en 1982), les départs ne sont pas remplacés, les services tournent avec un volant de CDD. Les conditions de travail se sont donc détériorées, d'autant plus qu'un changement dans le versement des retraites intervenu il y a un an a occasionné davantage de travail.

Cette dégradation a provoqué des réactions du personnel quand, à la fin de novembre dernier, la direction a annoncé que les salaires continueraient de rester bloqués, cette fois sous prétexte de la future mise en place des 35 heures ! A trois reprises, nous avons été entre 200 et 300 à débrayer et à faire irruption dans les locaux de la direction ou du Conseil d'administration. Pour toute réponse, celui-ci a accordé une prime de 800 francs brut, pour le seul mois de décembre, et dont les salariés à temps partiel n'ont bénéficié qu'au prorata de leurs heures.On est donc loin du compte.

Comme dans tous les organismes de retraites complémentaires, le Conseil d'administration est présidé par un représentant du Medef ou des syndicats, qui alternent tous les deux ans... avec la même politique pour rendre la vie de plus en plus difficile aux employés.

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