Conseil régional de Champagne-Ardenne : Des subventions aux profits des grandes entreprises07/01/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/01/une-1643.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Conseil régional de Champagne-Ardenne : Des subventions aux profits des grandes entreprises

Le Conseil régional de Champagne-Ardenne a voté mi-décembre son budget pour l'année 2000. Au cours du débat sur le développement économique, c'est-à-dire en fait les aides que la Région donne aux entreprises, une nouvelle fois ce budget est en hausse.

Comme toujours, c'est sous prétexte de créer des emplois ou aider des petites entreprises que ces aides sont données. Dans les faits, il en est tout autrement.

Notre camarade Thomas Rose, conseiller régional de Lutte Ouvrière est intervenu à ce propos en relevant notamment : " Votre politique économique continue à financer des grands groupes. Ainsi, lors de la commission permanente du 6 décembre, vous avez notamment aidé avec d'autres collectivités le groupe Mac Cain pour son implantation à Matougues dans la Marne. En tout, c'est plus de 55 millions de francs publics, dont 5 millions par la Région, qui sont apportés à cette multinationale, ce qui représente 290 000 francs par emploi créé. "

Toujours au mois de décembre, la région Champagne-Ardenne et d'autres collectivités ont encore aidé pour 12 millions de francs le groupe Leclerc par le biais d'une de ses filiales pour la création d'une nouvelle plate-forme logistique. Parmi les actionnaires de cette société, on retrouve notamment une des grosses fortunes de la région, propriétaire de plusieurs magasins. Le patronat des magasins Leclerc est bien connu des militants ouvriers comme étant un patronat de choc n'hésitant pas à licencier les militants syndicaux. Au centre logistique déjà existant, une rencontre avec les militants des syndicats a permis à notre camarade de se rendre compte que les licenciements abusifs et les pressions sur le personnel étaient monnaie courante.

Une autre société a bénéficié de subventions : il s'agit d'Alcatel, qui souhaite s'agrandir dans le département des Ardennes. L'an dernier cette entreprise avait annoncé 15 milliards de francs de profits et 12 000 suppressions d'emplois en 1999 et 2000. Depuis 1995, c'est 30 000 emplois qui ont été supprimés par ce groupe. Le plan de suppressions actuel comporte notamment la fermeture de plusieurs sites en Europe, dont un à Reims employant 103 salariés et donc situé dans la Région. Notre camarade a déclaré à ce propos : " Il est choquant que la Région et d'autres collectivités financent pour 1 million de francs une partie de l'extension d'Alcatel à Fumay, alors que dans le même temps il licencie en France mais aussi en Europe. Vous évoquez dans votre rapport la possibilité pour des dizaines de salariés de Reims de bénéficier prioritairement d'emplois sur le site de Fumay. Sachez qu'à ce jour seuls 3 ont accepté le transfert. Contrairement à ce que vous dites, vous continuez à aider des grands groupes qui non seulement font des bénéfices mais licencient. Je réaffirme aujourd'hui qu'il faut arrêter de subventionner le patronat avec l'argent public, et créer les centaines de milliers d'emplois qui font aujourd'hui défaut dans les services publics utiles à la population. "

Le président de la Région a justifié cette aide en disant que c'était pour préserver le site, car Alcatel prévoit une nouvelle restructuration dans 5 ans ! Le Parti Socialiste est lui aussi intervenu pour défendre cette subvention à Alcatel, en mettant en avant la création d'emplois dans une région fortement touchée par le chômage ! L'extension doit créer 119 emplois sur 3 ans, mais cela fait bien longtemps que l'entreprise fonctionne avec une moyenne de 70 intérimaires. Et, avec la fermeture des centres, c'est 100 à 150 intérimaires qui travaillent aujourd'hui sur le site. Alors, la création d'emplois...

En fin de compte, les collectivités publiques financent simplement les profits d'Alcatel. Mais lorsque notre camarade est intervenu pour défendre l'interdiction des licenciements dans les entreprises qui font des bénéfices, sous peine d'expropriation, cette déclaration a déclenché une levée de boucliers générale, du Parti Socialiste à l'extrême droite !

Partager