Chômage : Trompeuses statistiques07/01/20002000Journal/medias/journalnumero/images/2000/01/une-1643.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Chômage : Trompeuses statistiques

Les statistiques officielles concernant le chômage combleraient le gouvernement, paraît-il, de contentement. 310 000 chômeurs de moins en un an, ce serait selon Martine Aubry et ses acolytes, une baisse presque inespérée.

Mais derrière ce bilan, il reste une réalité beaucoup moins réjouissante. D'abord celle du nombre catastrophique de chômeurs réels, qui dépasse largement les 2 624 400 demandeurs d'emploi reconnus comme tels. Car nombre de chômeurs, quand ils ne sont plus indemnisés, cessent de s'inscrire à l'ANPE, même s'ils continuent désespérément de rechercher un emploi. Or ils sont de plus en plus nombreux dans ce cas. Il est impossible de dissocier cette diminution du nombre de chômeurs des données qui montrent le développement continu des formes d'emplois précaires - contrats précaires, temps partiels imposés - qui font que des travailleurs cessent d'être des chômeurs, mais restent des pauvres dont les salaires, aussi insuffisants que bien des allocations, ne permettent pas de vivre normalement.

Développement constant de l'intérim, effet statistique des emplois-jeunes sous-payés et incertains, chiffrage approximatif des conséquences de l'application des 35 heures : l'optimisme gouvernemental ne peut dissimuler que l'embellie supposée s'accompagne d'une misère croissante dans la classe ouvrière de ce pays, celle qui est au travail comme celle qui en est privée.

Vivre avec des revenus inférieurs à 3 500 F par mois est le sort d'un nombre croissant de personnes, et c'est inadmissible quand on sait que, parallèlement, la productivité du travail n'a cessé d'augmenter pour le plus grand profit d'un patronat qui diminue constamment les effectifs et les salaires.

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