La Poste Centre de tri du Landy (Paris) : Les 35 heures à la sauce Aubry, une arnaque contre les travailleurs12/11/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/11/une-1635.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste Centre de tri du Landy (Paris) : Les 35 heures à la sauce Aubry, une arnaque contre les travailleurs

Au centre de tri du Landy à Paris, voué à l'acheminement du courrier international (l'Afrique, le Maghreb et les pays de l'Est), la direction, qui se flatte d'avoir supprimé près de 200 emplois en moins de deux ans, vient de " soumettre " au personnel son projet d'aménagement du temps de travail.

Sous prétexte de réduction d'horaire à 35 heures, la loi Aubry permet à la direction, comme à tous les patrons, de revoir les horaires et les cycles de repos. Horaires de travail et jours de repos sont prévus en fonction des flux du courrier, en se fichant comme d'une guigne des souhaits du personnel.

Une des obsessions de la direction était le travail du samedi. Elle est contrainte ce jour-là, où la majeure partie du personnel est de repos, de faire appel à des heures supplémentaires, recrutant même fréquemment des travailleurs étrangers au centre. Pour régler au moindre coût ce problème, la direction propose au personnel des brigades de jour et de soirée d'accepter de travailler encore plus de samedis par mois. Par exemple, en brigade de jour en horaire alterné (matin, après-midi), nous n'aurions plus que deux samedis de repos sur huit semaines au lieu de trois aujourd'hui. Pour la brigade de soirée, deux samedis de repos par mois ou bien travailler tous les samedis, c'est au choix ! Enfin pour la brigade d'après-midi, un samedi de repos sur deux. Toutes ces propositions de nouveaux horaires sont assorties de la menace de supprimer au gré de la direction certaines brigades.

En clair, personne n'est assuré de conserver ses horaires. La quasi-totalité du personnel, comme elle l'a signifié par ses réponses à un sondage de la direction, souhaite conserver ou obtenir un repos hebdomadaire sur un week-end complet. La direction n'en a tenu aucun compte. Mieux, elle provoque. Elle menace de muter d'office certains d'entre nous dans la nouvelle brigade de soirée au cas où il n'y aurait pas assez de volontaires. Non seulement elle n'entend créer aucun emploi, même pas pour cette future brigade de soirée, mais elle persiste à supprimer 200 emplois.

Qui s'étonnerait que ces propositions provoquantes nous restent en travers de la gorge ? Des assemblées et des réunions d'information ont été tenues par la CGT, SUD et la CFDT. Une résolution a été adoptée par la très grande majorité, exigeant de la direction l'abandon de ces projets. Une affaire à suivre...

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