Après le 16 octobre à Paris, assurer partout, le succès du 11 décembre12/11/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/11/une-1635.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Editorial

Après le 16 octobre à Paris, assurer partout, le succès du 11 décembre

Décidément, Strauss-Kahn est regretté par des gens, comme Giscard ou Barre ou des dirigeants du MEDEF, l'ex-CNPF, qui rendent hommage à sa façon de gérer l'économie ! Lionel Jospin avait choisi avec Strauss-Kahn comme ministre des Finances un homme bien susceptible d'inspirer confiance aux milieux d'affaires et s'il a touché 600 000 F de la MNEF, c'est pour l'avoir conseillée dans une opération avec la Générale des Eaux.

Mais si les affaires de la bourgeoisie ont été bien gérées par le gouvernement, celles des travailleurs l'ont été beaucoup moins bien. Le chômage ne baisse que dans les statistiques. Des réductions d'effectifs sont encore annoncées et le patronat se sert sans vergogne de cette menace pour peser sur les salaires et sur les conditions de travail.

C'est pourquoi l'appel du Parti Communiste à manifester le 16 octobre dernier à Paris contre les licenciements, le chômage et pour l'emploi est un fait positif. Depuis longtemps les travailleurs n'avaient pas été appelés à réagir collectivement et politiquement, toutes professions confondues, contre la situation qui leur est faite. Bien sûr, le Parti Communiste soutient le gouvernement Jospin qui est, tout le monde peut s'en rendre compte depuis deux ans, un gouvernement au service du patronat. D'ailleurs le Parti Communiste paie électoralement ce soutien, on l'a vu aux dernières Européennes car cela ne lui apporte que discrédit dans le monde du travail. Un discrédit que ses militants ressentent autour d'eux.

Mais le Parti Communiste a toujours un soutien populaire très important et si sa direction et ses militants veulent retrouver la confiance de l'ensemble du monde du travail, ils doivent persévérer dans la voie ouverte le 16 octobre. Il faut qu'ils donnent aux travailleurs la possibilité de réagir et de s'opposer au patronat.

La manifestation du 16 octobre, dont le Parti Communiste Français avait pris l'initiative, a été un succès incontestable. De toutes les régions de France, en dépit des problèmes liés à l'éloignement, des dizaines de milliers de travailleurs sont venus manifester dans la capitale pour dire que le chômage n'est pas une fatalité, que les subventions aux entreprises doivent cesser afin d'utiliser l'argent public pour la collectivité et qu'il faut imposer des mesures coercitives contre le patronat licencieur.

Cette manifestation ne pouvait évidemment pas, à elle seule, contraindre le patronat à reculer. Mais elle a été un premier pas. C'est pourquoi tous les militants syndicalistes, tous les sympathisants et militants du Parti Communiste et tous les travailleurs, communistes ou pas, doivent soutenir cette orientation et faire que ce premier pas ne reste pas sans suite.

Et justement le Parti Communiste appelle le 11 décembre à une journée d'action. Une journée d'action qui se fera dans les régions et dans les principales villes du pays, permettant à un plus grand nombre de travailleurs d'y participer sans avoir à aller à Paris. Tous les travailleurs, tous les militants dans les entreprises et les quartiers populaires doivent se saisir de cette opportunité et, dès maintenant, préparer cette journée du 11 décembre pour en faire une réussite.

C'est l'intérêt de tous.

Bien sûr, pas plus le 11 décembre que le 16 octobre ne suffira à faire rendre gorge au patronat. Mais plus cette journée rencontrera de succès, plus elle sera un pas vers des journées et des luttes mettant en mouvement un nombre de plus en plus grand de travailleurs.

Et c'est alors que le rapport de forces s'inversera, que les travailleurs auront moins peur des menaces du patronat et que le patronat aura plus peur des travailleurs et plus peur que ceux-ci, par leurs luttes, mettent en danger ses profits.

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