Transports routiers : Des patrons français contre ... la mondialisation05/11/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/11/une-1634.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Transports routiers : Des patrons français contre ... la mondialisation

La Fédération (patronale) Nationale des Transports Routiers (FNTR) vient de protester contre la concurrence, jugée déloyale, d'un très gros transporteur allemand : les transports Willy Betz.

Ce dernier ne fait pourtant rien d'illégal : il embauche des conducteurs venant de l'ex-Allemagne de l'Est, ou d'autres pays d'Europe orientale, prêts à conduire pour de très bas salaires.

Selon le président de la FNTR, " ces chauffeurs ont un coût de revient plus de deux fois inférieur aux chauffeurs de la Communauté européenne, français en particulier ". Autrement dit des salaires environ deux fois plus bas. Gros avantage pour Willy Betz. Mais second avantage, " ils sont la plupart du temps en double équipage, ce qui leur permet de respecter les temps de travail et d'effectuer en outre des parcours beaucoup plus importants ". Bien sûr, un chauffeur doit se reposer de temps en temps, conformément à la loi, qui est loin d'être toujours respectée. Mais avec deux chauffeurs - qui ne coûtent même pas le prix d'un - les camions de Willy Betz peuvent rouler quasiment tout le temps !

A ces critiques, les responsables de Willy Betz répondent que n'importe quel transporteur peut en faire autant. Evidemment les chauffeurs sous-payés du transporteur allemand ont en outre l'avantage de parler la même langue que leur employeur. Mais c'est un obstacle mineur, et d'ici que les patrons français embauchent des conducteurs de l'Est, il n'y a pas loin.

La marine marchande mondiale emploie des équipages originaires du Tiers Monde travaillant pour des bouchées de pain, et il ne faudrait pas s'étonner à ce que cette situation se généralise aussi sur les routes.

Quant à l'Union européenne, on le sait, elle voudrait pouvoir faire travailler les routiers encore plus longtemps les week-ends. Décidément le capitalisme (qu'on le baptise libéral, mondialiste ou européen) n'est pas vraiment synonyme de progrès !

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