Sans-papiers 93 (Seine-Saint-Denis) : Le préfet doit donner satisfaction aux sans-papiers05/11/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/11/une-1634.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Sans-papiers 93 (Seine-Saint-Denis) : Le préfet doit donner satisfaction aux sans-papiers

Mardi soir 2 novembre, au cours d'une assemblée générale qui regroupait les occupants de l'ancienne Trésorerie de Seine-Saint-Denis et les soutiens de la Coordination du 93, il a été décidé de ne pas accepter de signer le projet d'accord que le préfet avait proposé ce même jour par l'intermédiaire des médiateurs.

En effet les propositions du préfet concernant les 49 régularisations demandées par les occupants et les six grévistes de la faim qui ont commencé leur mouvement le 29 septembre sont apparues en retrait par rapport aux engagements oraux pris au cours du week-end. Contrairement à ses promesses orales, le préfet n'avait en effet pas fourni, ce mardi, les récépissés concernant quatre sans-papiers dont la régularisation est, en réalité, acceptée indépendamment du mouvement. Il n'avait par ailleurs pas donné les noms des dix autres dont les cas devraient, selon lui, aboutir à une réponse positive. Les sans-papiers ont aussi contesté le fait que d'après le préfet onze cas parmi les 49 ne seraient pas du ressort de la Seine-Saint-Denis. Enfin la volonté du préfet de faire cesser la grève de la faim avant d'entamer les négociations sur les 24 cas qu'il envisage d'examiner a suscité des réactions de défiance.

Après avoir consulté les grévistes de la faim qui ont affirmé leur décision de ne pas cesser leur grève sur ces bases, l'assemblée générale des sans papiers - occupants et soutiens réunis - a décidé de mandater les médiateurs présents pour signifier au préfet qu'il devait montrer par des gestes concrets sa volonté de tenir des engagements précis, ils ont demandé une totale transparence sur les noms et les modalités d'examen des dossiers en réaffirmant que la cessation de la grève de la faim ne devait pas être un préalable pour que les choses avancent.

Après plus de cinq semaines d'occupation et de grève de la faim pour six d'entre eux, il n'est pas acceptable que le préfet spéculant sur l'épuisement des grévistes se contente d'engagements insuffisants et incertains et prenne ainsi la responsabilité de faire durer un mouvement dans le but de décourager les sans-papiers, qui non seulement à Saint-Denis mais ailleurs aussi, refusent de baisser les bras et veulent arracher coûte que coûte leur régularisation et celle de leurs camarades.

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