Grève au lycée professionnel des plaines-du-nord (Grande-Synthe)05/11/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/11/une-1634.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

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Grève au lycée professionnel des plaines-du-nord (Grande-Synthe)

Mardi 26 octobre, le personnel du lycée professionnel des Plaines-du-Nord à Grande-Synthe (59) s'est mis en grève immédiatement après l'agression d'un enseignant sur le parking de l'établissement par deux individus masqués qui l'y attendaient à son arrivée le matin, et qui l'ont frappé à coups de marteaux. Blessé à la tête et choqué, l'enseignant a été conduit à l'hôpital, puis à son domicile.

Cette agression survient dans un climat qui se dégrade depuis des années. Grande-Synthe - une des communes les plus ouvrières de la banlieue de Dunkerque - compte 24 % de chômeurs. Il y a beaucoup d'usines de la sidérurgie ou de la chimie sur les dizaines de kilomètres du littoral, mais de moins en moins de travailleurs employés dedans. Trouver un travail, même pour les plus diplômés qui obtiennent un BTS, est très dur. La vie dans les établissements scolaires s'en ressent, d'autant que les conditions d'étude y sont difficiles. Les classes au LP ont jusqu'à 35 élèves. Déjà en 1995, une demande avait été faite pour que l'établissement soit classé en " zone sensible ". Mais elle avait été refusée par l'administration.

Aussi, la grève s'est donnée des revendications visant à augmenter le nombre des adultes dans l'établissement : un concierge permanent, une assistante sociale à plein temps, un psychologue scolaire, plus de personnels de surveillance, de services et d'administration. Enfin davantage d'heures d'enseignement pour pouvoir dédoubler les classes. Les radios et télévisions régionales et nationales contactées ont largement parlé de la grève.

Le recteur de l'académie venu jeudi 28 réunir un conseil d'administration extraordinaire - auquel à la demande des grévistes tout le monde pouvait assister - a tout juste promis deux aides-éducateurs " de sécurité " et peut-être pour la prochaine année scolaire la présence à plein temps de l'assistante sociale. Pour le reste, il faudrait que les enseignants et les personnels d'administration et de services réfléchissent à la meilleure manière d'utiliser les moyens ; qu'ils fassent des projets, etc. Plus les enseignants demandaient comment on peut enseigner quand on a 35 élèves dans la classe, plus le recteur s'énervait, prétendant que si les moyens supplémentaires comptent, c'est surtout la manière de les utiliser qui importe... Quant aux moyens donnés par l'opération " Lycée de toutes les chances " sur des fonds européens qui devraient permettre d'aider des élèves en difficulté, ils ne résoudront nullement le problème puisque leur mise en place est prévue par des heures supplémentaires des profs...

Bref, la visite du recteur a renforcé les grévistes dans leur conviction que c'est de leur action que tout dépend. Les grévistes ont demandé et reçu le soutien de plusieurs collèges et lycées, dont trente profs du lycée professionnel F. Léger qui sont venus en délégation vendredi. La grève continuera le lundi 8 novembre, jour de la rentrée et une réunion est prévue avec les autres établissements, le lendemain.

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