CSSI - Toulouse : Le bogue de l'an 2000, c'est la loi Aubry05/11/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/11/une-1634.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

CSSI - Toulouse : Le bogue de l'an 2000, c'est la loi Aubry

Communication & System - Systèmes d'information (CSSI), filiale de la Compagnie des Signaux, est une société de services en informatique industrielle (SSII) qui emploie 2 800 personnes sur plusieurs sites en France, dont Toulouse, où nous sommes 450. La majorité des salariés sont des cadres non dirigeants et non postés, qui n'ont pas de rôle d'encadrement mais un travail technique. Leurs horaires sont variables, c'est-à-dire qu'ils ne pointent pas.

Pour cette catégorie de personnel, la deuxième loi Aubry supprime le décompte du temps de travail en heures ; elle prévoit 217 jours travaillés au maximum dans l'année, et 11 heures de récupération minimum par jour. Au maximum, cela peut faire 65 heures par semaine, et plus de 2 800 heures de travail dans l'année ! Les patrons des SSII veulent évidemment profiter de l'aubaine de la loi Aubry : avec la convention collective des services appelée SYNTEC, ils proposent des accords qui sont au minimum légal.

Mais nous ne voulons pas perdre la référence horaire du temps de travail : nous exigeons 23 jours de congés payés supplémentaires, et des journées de 8 heures pour tous les salariés, cadres et non-cadres.

C'est à Cap Gemini, la plus grosse des SSII de France, que le mouvement a démarré. A CSSI Toulouse, il y a eu une assemblée générale jeudi 21 octobre, où nous étions plus de 200. Un salarié a proposé la grève pour le vendredi après-midi, et celle-ci a été votée à l'écrasante majorité des présents. Le lendemain, 500 personnes de 19 SSII différentes se sont retrouvées lors d'un rassemblement devant le site toulousain de Cap Gemini. Nous avons constaté que le même problème se posait pour toutes les sociétés.

Dans un secteur où il est difficile de rassembler les salariés, entre ceux qui travaillent en forfait dans les agences des SSII et ceux qui sont en régie chez les sociétés clientes (40 % du personnel de CSSI Toulouse par exemple), le rassemblement du vendredi 22 était un succès encourageant pur l'avenir.

A CSSI, le mouvement s'est développé la semaine suivante : jeudi 28 octobre, des assemblées générales se sont tenues à Lyon, Grenoble, Toulouse, Clamart, Brillat Savarin, Aix-en-Provence et Bordeaux, et une nouvelle journée de grève a eu lieu vendredi 29 octobre à Bordeaux, Toulouse et Grenoble. Il paraît indispensable de mener la bagarre de front dans toutes les SSII pour faire reculer nos patrons par rapport au projet de convention collective SYNTEC et aux accords d'entreprise qu'ils proposent grâce à la loi Aubry.

A CSSI Toulouse, les grévistes ont décidé de continuer la lutte : la semaine prochaine, nous allons distribuer des tracts aux salariés des SSII et des sociétés clientes, elles aussi concernées par la loi Aubry, pour appeler à une manifestation commune mardi 9 novembre.

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