Au Conseil régional d'Ile-de-France : Les logements sociaux resteront insuffisants05/11/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/11/une-1634.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Au Conseil régional d'Ile-de-France : Les logements sociaux resteront insuffisants

A la fin du mois d'octobre dernier, le Conseil régional a décidé d'attribuer des subventions pour la réalisation de logements sociaux.

En Ile-de-France, la situation est désastreuse, ce que le rapport présenté par l'Exécutif socialiste du Conseil régional a d'ailleurs mis en évidence : 250 000 demandeurs de logements sociaux sur l'Ile-de-France, 138 000 logements vides sur Paris même et des dizaines de milliers dans chacun des départements, des centaines de milliers de mètres carrés de bureaux inoccupés. Mais le constat des problèmes ne suffit pas à décider de prendre résolument les mesures nécessaires pour y remédier.

Arlette Laguiller a rappelé que " le niveau de chômage est si important qu'il n'y a parfois même plus de clients pour les logements sociaux du parc HLM dont les loyers sont encore trop chers, compte tenu de la paupérisation des locataires. Comme le dit le rapport, "l'effort demandé aux plus modestes d'entre eux demeure encore élevé" ".

Parmi les propositions de l'Exécutif figure la subvention des communes qui comptent moins de 20 % de logements sociaux, pour les inciter à en construire. Cela a quelque chose de cocasse, ainsi que l'a souligné notre camarade, alors qu'il est de notoriété publique que " si une commune comme Neuilly par exemple ne compte pour ainsi dire aucun logement social ni construction HLM, ce n'est pas parce qu'elle manque de moyens financiers. C'est parce que, comme d'autres communes riches limitrophes de Paris, elle refuse d'accueillir des logements destinés à des familles populaires. Il serait donc plus efficace pour développer le parc de verser les subventions en question aux communes qui accueillent déjà des logements sociaux et ont des difficultés pour les entretenir, les rénover, voire en construire ou en faire construire de nouveaux. "

Le Conseil régional se propose également de subventionner les réparations des vices de construction constatés sur certains programmes immobiliers construits par des promoteurs privés et habités par des propriétaires-occupants. C'est le cas en particulier d'un programme de Marne-la- Vallée, réalisé en 1986. " Est-ce que ce ne serait pas la moindre des choses qu'avant d'envisager toute mise de fonds publics, on s'adresse aux constructeurs qui ont réalisé de tels bâtiments afin qu'ils assument et réparent ceux qu'ils ont vendus avec profit et qui, seulement treize ans après, sont déjà délabrés ? " a déclaré notre camarade avant de rappeler que l'argent public doit aller aux organismes publics de construction de logements. D'ailleurs, " la Région pourrait prendre elle-même directement et rapidement quelques mesures d'urgence, simples, peu coûteuses, susceptibles d'aider à résoudre sans délai ce problème du logement des familles dans le besoin. Comme par exemple, la réquisition de tous les logements vides et leur mise à disposition immédiate des sans-logis et mal-logés ; la restauration obligatoire du parc social par ceux qui ont construit les logements et les ont vendus avec profit ; le lancement de chantiers par la Région pour la construction de nouveaux logements sociaux, en nombre suffisant et sans considération de profit à réaliser. "

Le vice-président du Conseil régional, Jean-Luc Laurent (MDC), a répondu qu'il n'était pas de la compétence de la Région de réquisitionner les milliers de logements inoccupés, appartenant aux banques et grandes sociétés d'assurance... Voilà en somme un aveu... d'impuissance. Mais ces politiciens n'ont-ils pas des relations pour peser sur des responsables ayant compétence ?

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