Au Conseil régional de Lorraine : la smart en Lorraine : une installation bien arrosée05/11/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/11/une-1634.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

Au Conseil régional de Lorraine : la smart en Lorraine : une installation bien arrosée

" Est-ce le rôle d'une société d'équipement fonctionnant sur des fonds publics de payer des gueuletons à de grands patrons ? C'est pourtant ce qu'a fait la SEBL (Société d'Equipement du Bassin lorrain) qui a payé 568 repas lors de l'opération de la Smart, et pas au Flunch ! " dénonçait notre camarade Christiane Nimsgern, élue Lutte Ouvrière, lors de la séance plénière du Conseil régional de Lorraine, fin juin dernier. Un rapport de la Cour régionale des comptes avait relevé des dépenses excessives de restauration, notant que la SEBL avait réglé au total pour 241 614 F de notes de restaurant, soit un prix moyen de 425 F pour 568 repas, et pointant en particulier une facture de restaurant de 36 320 F pour 20 personnes.

Depuis juin, un conseiller dissident de gauche, Daniel Delrez, a réussi à se faire communiquer légalement la fameuse facture du gueuleton du 28 septembre 1994 : elle est pantagruélique, les vingt convives ayant englouti 20 apéritifs, 27 bouteilles de vin (du Mouton-Rotschild à 1 020 F la bouteille, des Hospices de Beaune à 660 F), 5 bouteilles de Champagne (1 020 F la bouteille) et 30 digestifs ! On a visiblement beaucoup bu pour discuter de la venue en Lorraine de la petite voiture de Mercedes. La facture a été publiée dans un article paru dans Libération (13 octobre 1999) de Denis Robert, auteur d'ouvrages sur les affaires (notamment Pendant les affaires, les affaires continuent) qui révèle que le restaurant qui a accueilli ces convives dispendieux et au gosier bien en pente appartient à... un apparenté RPR, vice-président du Conseil régional de Lorraine à l'époque. Arrosé par les deux bouts, si l'on peut dire, celui-ci avait par ailleurs bénéficié d'une subvention de 400 000 F pour la "rénovation" de son restaurant.

Tout cela illustre le rôle de pompe à fric que jouent les collectivités locales pour les bourgeois petits et grands. Car ces petites magouilles et tripatouillages font partie d'une réalité d'une bien plus grande échelle : le gigantesque transfert de fonds entre les pouvoirs publics et les grandes entreprises. Comme le dénonçait notre camarade, au Conseil régional, " le plus scandaleux, ce sont les dérapages dans l'aménagement des terrains qui ont coûté à la SEBL 575 F le m2 mais qui ont été revendus près de dix fois moins cher à Mercedes : 60 F le m2. Le coût global du chantier est passé de 55 à 183 millions, soit 128 millions de francs supplémentaires dont 118 dus à des exigences nouvelles de Mercedes apparues en cours de chantier. La SEBL s'est exécutée parce que les pouvoirs publics sont à plat ventre devant le patronat. Les patrons de la Smart osent évoquer la fermeture du site de Hambach. Ils ont vraiment tous les culots, eux qui ont reçu plus de 600 millions d'aides et qui ont imposé pour plus de 100 millions de frais non prévus pour aménager la zone industrielle. Les pouvoirs publics, Région en tête, devraient leur taper sur les doigts. Et pas leur servir le couvert ! "

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