Renault (Flins, 78) : Les nettoyeurs se font respecter15/10/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/10/une-1631.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault (Flins, 78) : Les nettoyeurs se font respecter

A l'usine Renault de Flins, les cabines de Peinture sont nettoyées la nuit par les 45 travailleurs d'une entreprise sous-traitante, ENCI (1 500 employés sur tout le pays). Dans la nuit de lundi 4 octobre, ceux-ci ont décidé de se mettre en grève, leur patron ayant voulu remettre en cause l'arrangement par lequel se traduisait pour eux depuis avril 1999 l'application des prétendues 35 heures. Ils avaient, en effet, réussi à obtenir deux jours supplémentaires de congé par mois.

Dans un premier temps, lorsque l'accord sur les 35 heures a été signé par tous les syndicats, y compris le syndicat CGT d'ENCI, les travailleurs, majoritairement CGT, y étaient opposés. S'estimant mal représentés, ils ont exigé d'appartenir à une autre structure CGT , ce qui signifiait pour eux élire des délégués qui leur conviennent et remettre en cause l'accord signé.

Après quelques jours d'âpres discussions avec la fédération CGT du nettoyage, ils ont obtenu d'être représentés par les délégués qui leur convenaient, même si, pour la fédération comme pour leur syndicat, il n'était pas question de revenir sur la signature de l'accord.

C'est alors que, sentant leur mobilisation, leur patron a accepté l'arrangement des deux jours supplémentaires de congés par mois, cumulables éventuellement avec les congés annuels.

Récemment, c'est cet arrangement que le patron a décidé de remettre en cause, et c'est ce qui a provoqué la colère.

La grève s'est poursuivie pendant quatre nuits. La première nuit, la direction d'ENCI a fait comme si de rien n'était. Mais elle fut rapidement obligée de constater que la grève était largement suivie et majoritaire : faute de nettoyage dans les cabines de Peinture, ça collait de partout, y compris aux pieds des directeurs de Flins, venus discuter avec les 40 grévistes dès le 2e jour de grève, en compagnie de la direction d'ENCI. La direction de Flins se montrait même menaçante envers nos camarades en grève. Cependant, des propositions d'arrangement en termes de jours de congé commençaient à apparaître.

Il faut dire que, si l'appui de la fédération CGT du nettoyage s'est fait désirer, des militants de Renault, notamment CGT, et surtout des peintres soutenaient les grévistes ; en cabine Clio, les peintres ont débrayé quelque temps pour aller protester auprès de leur chef. Pour maintenir un entretien minimum, la direction de Flins a fait travailler la nuit des agents de maîtrise pour faire l'indispensable, comme le changement des grilles au sol.

Lors de la 5e nuit, nos camarades ont accepté la proposition de 10 jours de congés supplémentaires par an (ils en demandaient 22). Les quatre nuits de grève totale seront de fait payées par la direction d'ENCI. Autant dire que, même si les travailleurs d'ENCI n'ont pas obtenu totalement satisfaction, c'est la grève qui fait reculer leur patron. Ils en ont bien conscience, et le moral est au beau.

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