Les députés LO-LCR au Parlement européen : À propos de l'accord commercial négocié avec l'Afrique du sud15/10/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/10/une-1631.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Les députés LO-LCR au Parlement européen : À propos de l'accord commercial négocié avec l'Afrique du sud

Intervention faite par Arlette Laguiller en assemblée plénière, le mardi 5 octobre 1999

Coopérer avec l'Afrique du Sud, l'aider à sortir du sous-développement, devrait être un devoir élémentaire pour l'Europe, dont les classes dirigeantes ont largement bénéficié dans le passé du pillage des richesses minières de ce pays et de l'exploitation de ses masses pauvres.

Mais je ne m'associerai certainement pas aux auto-félicitations des institutions européennes qui ont même l'outrecuidance de prétendre avoir contribué de " manière significative " à la disparition du régime d'apartheid en Afrique du Sud, alors que la responsabilité des grandes puissances, y compris européennes, est écrasante dans le maintien si longtemps de ce régime infâme. Les luttes des masses noires qui ont imposé la fin de la ségrégation institutionnalisée n'ont malheureusement pas pu mettre fin à la ségrégation sociale qui fait que les travailleurs, les chômeurs de ce pays continuent à vivre dans la misère. Et tout ce que les institutions européennes offrent à l'Afrique du Sud en matière de coopération, c'est un accord commercial laborieusement négocié pour que les intérêts du commerce et de l'industrie européens soient avantagés et qui ne profitera, en Afrique du Sud, qu'à cette infime minorité d'exportateurs de pierres précieuses et de produits agricoles qui ont déjà été les principaux bénéficiaires de l'apartheid. Les signataires de l'accord ne cachent d'ailleurs pas - je les cite - que " Les dispositions relatives à la coopération visent à faciliter la restructuration et la modernisation de l'industrie sud-africaine et à stimuler sa compétitivité ". Les travailleurs de n'importe quel pays auront compris qu'il s'agira de licenciements et d'une aggravation du chômage. Alors, notre solidarité va aux travailleurs, aux déshérités de l'Afrique du Sud, et pas à ceux qui, là-bas ou ici en Europe, s'enrichissent en aggravant leur misère.

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