L'émission " La Foi du Siècle "... et les mensonges de ses auteurs15/10/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/10/une-1631.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Leur société

L'émission " La Foi du Siècle "... et les mensonges de ses auteurs

Les " Mercredis de l'histoire ", sur Arte, ont débuté une série de quatre émisssions sur le communisme, qualifié de " foi du siècle ".

Dès la présentation générale, Alexandre Adler a donné le ton en affirmant que " avec Lénine, l'apocalypse se prétendait délivrance ". La thèse est assénée. Les auteurs de cette charge s'interrogent. Mais ils ont par avance la réponse sur ce système communiste qui fut pour eux un des plus injustes et des plus sanglants de l'histoire, et qui pourtant a duré. Ces historiens auto-proclamés n'envisagent même pas que ce soit par la force de l'idéal communiste ou par l'effort militant et le rejet de l'exploitation et des horreurs renouvelées du système capitaliste. Non, si le communisme a survécu, selon eux, ce serait parce qu'il était une religion, une " religion civile ", une " utopie athée ", un credo habilement mis en scène et que la dure réalité était bien incapable de démentir.

Les images présentées par le premier épisode (" L'utopie au pouvoir, 1917-1928 "), qui va de la révolution d'Octobre 1917 à la veille de la grande crise de 1929, ne sont pas totalement dénuées d'intérêt à condition d'oublier le commentaire et bien qu'on ne sache jamais trop si ce sont des documents d'actualité, des films ou des séquences de pure propagande. Cela juge les auteurs qui ont pour ambition de montrer l'importance d'une propagande habile et sans scrupule !

Les auteurs ne sont pas non plus embarrassés par le respect de la chronologie des événements qu'ils évoquent ou la vérité historique. Dans la veine de l'anti-communisme infra-primaire qui domine aujourd'hui, ils affirment qu'Octobre 1917 n'aurait été qu'un putsch, que le goulag aurait été organisé par Lénine, véritable créateur du totalitarisme, que Trotsky serait le premier responsable des falsifications staliniennes, etc.

Et puis revient, inlassablement, l'affirmation que tout ce qu'il y eut de beau et d'enthousiasmant dans le premier Etat ouvrier de l'histoire n'était que mise en scène, propagande, faux semblant, de l'insurrection ouvrière d'Octobre à la lutte contre l'alcoolisme ou l'analphabétisme. Aucune de ces affirmations n'est prouvée, et pour cause.

Prétendant montrer et pas démontrer, les auteurs n'expliquent rien : ni la dégénérescence de la jeune URSS, ni l'échec des révolutions allemande et chinoise et ses conséquences sur cette dégénérescence, ni le blocus des puissances occidentales. Cela fait de l'émission une sorte de contre-type de l'histoire sainte stalinienne, commentée par des repentis. Car les auteurs de cette émission sont eux-mêmes des staliniens reconvertis à la religion du libéralisme.

Ils laissent entendre que tout le monde savait, parlant de " crimes tôt dénoncés ". Dénoncés par qui ? Pas par leurs confrères, les intellectuels, staliniens ou simples universitaires bourgeois, compagnons de route fascinés et intéressés, qui savaient, naturellement, mais qui se sont tus, " pour ne pas désespérer Billancourt " disaient certains, mais surtout pour ne pas troubler leur confortable conformisme.

Aujourd'hui, les mêmes ou leurs épigones préfèrent rejeter la responsabilité sur la classe ouvrière à laquelle ils ont menti si longtemps sur le régime stalinien, avant de lui mentir sur la révolution d'Octobre, sur l'Etat soviétique et sur le communisme, comme ils le font aujourd'hui, apportant un peu d'eau sale au moulin de la pensée dominante.

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