Rochegude (Romans, Drôme) : Le patron a dû remballer momentanément ses licenciements17/09/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/09/une-1627.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Rochegude (Romans, Drôme) : Le patron a dû remballer momentanément ses licenciements

Les usines Rochegude, qui comptent quatre unités dans la Drôme, en Ardèche et en HauteLoire et qui travaillent le fil pour le textile, continuent les suppressions d'emplois entamées depuis plusieurs années.

Dans les années 70, il y avait sur l'ensemble des usines un millier de personnes, aujourd'hui à peine 300. Et les deux frères Rochegude, propriétaires des usines, veulent encore supprimer 30 % des effectifs globaux, alors que la productivité a beaucoup augmenté.

Ce dernier plan fut annoncé en juillet, juste avant les vacances : les usines de Saulce, dont le dépôt de bilan avait été repoussé, étaient touchées par 36 licenciements et celle de Romans par 44.

Cette annonce souleva un sentiment d'écoeurement dans la région et particulièrement à Romans qui compte déjà, suite à tous les licenciements dans les entreprises de la chaussure, 8000 chômeurs sur 40000 habitants.

Les travailleurs de Saulce bloquèrent la nationale à plusieurs reprises et ceux de Romans se retrouvèrent à 80 le 19 août devant le tribunal de grande instance où ils avaient entamé une action en référé pour demander l'annulation des suppressions d'emplois.

Le 10 septembre dernier était le jour de la réponse du jugement. Une manifestation était organisée à cette occasion. Les licenciements de Saulce sont repoussés de quelques semaines et un expert-comptable est nommé; ceux de Romans sont suspendus.

Les patrons de Rochegude ne sont évidemment pas réjouis du résultat. Mais les travailleurs sont conscients qu'il ne faudra pas en rester là. Car ils s'attendent à voir revenir sous peu leur patron respectif avec, sous prétexte de difficultés de l'entreprise, des propositions du genre : passage aux 35 heures payées 35, suppression des primes et des indemnités kilométriques.

Vu le niveau des salaires, à peu près tous au Smic malgré 30 ou 35 ans d'ancienneté, personne ne voit comment il pourrait vivre avec encore moins. Difficultés pour difficultés, si le patron dit en avoir, les travailleurs aussi. Et ils sont bien déterminés à ne pas accepter ce chantage.

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