Michelin Cholet - Maine-et-Loire : Un plan de licenciements scandaleux17/09/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/09/une-1627.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Michelin Cholet - Maine-et-Loire : Un plan de licenciements scandaleux

2 milliards de bénéfices sur 6 mois, 10 % d'effectifs en moins en Europe sur 3 ans, (7 500 suppressions d'emplois)... A l'usine Michelin de Cholet, l'annonce faite par la direction a été ressentie comme une provocation par une grande partie des travailleurs. Même ceux, plus âgés, qui espèrent partir en préretraite estiment qu'il est scandaleux de faire des milliards de bénéfices et de continuer de licencier. Ces bénéfices s'ajoutent à tous ceux réalisés depuis des années, de l'ordre de 3 milliards annuels. Et depuis des années également, Michelin explique qu'il a des difficultés, qu'il faut faire des sacrifices au nom de l'emploi et d'un avenir meilleur. Michelin en veut toujours plus ; c'est le sentiment du plus grand nombre.

Tout le monde a encore en mémoire que l'année dernière, pendant la grève contre le travail du dimanche, la direction et ses cadres manifestaient au nom de la liberté du travail, pour l'emploi, pour " l'avenir du site et des enfants dans la région ".

Aujourd'hui, le travail du dimanche demeure, alterné avec des jours de chômage partiel pour les mêmes personnes. Sur d'autres lignes, les lignes liées au tourisme, la direction pratique du chômage massif ; plus de 20 jours sur l'année. En un an, la direction s'est débarrassée de 300 intérimaires sur 400 et les emplois stables ont diminué également.

L'idée qu'il faudrait interdire les licenciements n'a pas encore fait son chemin, mais une fraction des travailleurs pense qu'il faudrait empêcher les patrons de faire ce qu'ils veulent. Le sentiment général est que le gouvernement ne fera rien, que ses protestations ne sont que de pure forme et qu'il n'y aura aucune mesure contraignante contre les patrons. D'autant que Jospin s'apprête à avaliser 20 000 suppressions d'emplois dans l'automobile (3 départs, une embauche). Pour le 21 septembre, la journée d'action appelée par les syndicats sur l'ensemble du groupe sera en principe pour l'emploi, la réduction du temps de travail et les salaires. Est-ce que ce sera une " journée fourre-tout ", ou une étape de mobilisation contre les plans de Michelin ? Cela peut dépendre de la réaction des travailleurs.

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