La Poste - Paris Clignancourt : Grève contre le manque de personnel17/09/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/09/une-1627.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste - Paris Clignancourt : Grève contre le manque de personnel

Le 8 septembre, le bureau de poste de Paris-Clignancourt s'est mis en grève pour réclamer des effectifs supplémentaires. Dans ce bureau, comme dans d'autres, le manque d'effectifs est permanent. Alors qu'il devrait y avoir sept guichetiers, dans la pratique il y en a depuis plusieurs mois rarement plus de cinq. Des guichets restent fermés chaque jour. Or dans ce quartier populaire, comprenant une partie de la «Goutte d'Or», il faut souvent aider les gens à remplir les formulaires. Rien d'étonnant du coup si les queues sont longues. La situation est pénible à la fois pour les guichetiers et pour les usagers.

La direction demande aux guichetiers de changer leurs horaires, de faire des heures supplémentaires, ou leur refuse des congés. Mais ce mercredi 8, les guichetiers se sont retrouvés à trois. La direction n'avait pas remplacé un collègue détaché de longue date pour une visite CHSCT dans un autre bureau ni un second en arrêt maladie. Décision a donc été prise de ne pas travailler dans ces conditions. Le receveur a proposé un jour de repos compensateur et la possibilité de partir à 18 heures si les guichetiers restaient à leur poste. Il n'en était bien sûr pas question, et le lendemain la grève continuait.

La direction d'arrondissement a alors proposé ce qu'elle appelle des «moyens souples», c'està-dire un budget pour payer des heures supplémentaires, mais pas d'effectif en plus. Le mouvement continua donc. Vendredi 10, la direction de Paris Nord, après avoir reconnu qu'elle avait eu tort de n'avoir pas remplacé le collègue détaché, a royalement informé de l'embauche d'un CDD pour un mois et d'un emploi-jeune.

Devant tant de mépris, la poursuite de la grève a été une nouvelle fois décidée. La direction a essayé d'intimider les grévistes en en «désignant» sept, c'est-à-dire en les réquisitionnant pour «assurer la continuité du service public», mais en vain. Samedi le bureau était complètement fermé et lundi 13 septembre, sans tenir compte des désignations, les postiers de ParisClignancourt continuaient leur mouvement, malgré la nouvelle proposition de la direction : faire venir un postier de la brigade roulante jusqu'à la fin décembre. Chacun sait bien que ce n'est pas cela qui va résoudre le manque d'effectif permanent. Alors, pour l'instant, le compte n'y est pas, et quant au service aux usagers chacun peut voir que c'est La Poste qui le sabote à longueur d'année !

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