La Poste - Centre de tri (Bordeaux) : La direction met la pression, les postiers résistent17/09/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/09/une-1627.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste - Centre de tri (Bordeaux) : La direction met la pression, les postiers résistent

A la recherche de la rentabilisation, la direction du centre de tri de Bordeaux, où travaillent 600 postiers, tente de faire passer une réorganisation du centre et de modifier des horaires de travail, au détriment des postiers et des usagers. L accord national de prétendue « réduction du temps de travail » (RTT) signé le 17 juin et l'accord local du 13 juillet font partie de ce dispositif. L accord local RTT a été rejeté par la grande majorité des postiers - mais signé par les représentants de FO et de la CFDT, sous les huées.

S'il prévoit que des postiers contractuels travaillent désormais à temps plein, après des années de temps partiel et de salaires de misère, il ne comporte aucune création d'emplois. Et il permet à la direction d'en remettre une nouvelle couche sur ses tentatives de remplacer le travail de nuit, actuellement effectué par 2 brigades qui se succèdent 2 nuits sur 4, par une brigade «atypique » qui fait 22 h-6 h, quatre nuits par semaine.

Dès juin, un projet de réorganisation du centre de tri lié à la signature de l'accord « réduction du temps de travail » prévoyait la suppression de six positions de travail dans chaque brigade de nuit, et de deux dans chaque brigade de jour.

Au centre de tri-Distribution, qui jouxte le centre de tri, le tri du courrier des particuliers de Bordeauxville est transféré à la Recette Principale, ce qui suppose la disparition d'au moins 40 emplois en nuit.

Les usagers font aussi les frais de la rentabilisation. Le service du relevage des boîtes à lettres voit les tournées modifiées: certaines boîtes aux lettres, pas assez «productives » selon la direction, ne seront plus relevées qu'une fois par jour; l'heure du ramassage est avancée à 13 heures pour 44 boîtes à lettres et à 15 heures pour 51, sur un total de 246, alors qu'auparavant la collecte s'échelonnait entre 16 h et 18 h 15. Il s'agit, selon la direction, de «dégager des potentialités pour de nouvelles collectes de sociétés» - charabia qui signifie : mieux servir le ramassage du courrier des entreprises... qui payent.

Ces attaques de la direction se heurtent à une résistance permanente des postiers, appuyés par des militants locaux de la CGT et de SUD. Depuis le début de l'année, succédant à plusieurs grèves en février et avril, des assemblées générales, des « délégations de masse », où les postiers montent prendre à partie la direction du centre de tri -jusqu'à 140 personnes fin juin -, des grèves de 24 heures, se succèdent, comme dans la nuit du 6 et du 7 mai, contre la réorganisation du centre, les suppressions de postes, le prétendu accord de «réduction du temps de travail » qui se traduit par une dégradation des conditions de travail. Ainsi, pendant la période des congés, prenant prétexte d'une légère modification prévisible des horaires de l'avion postal qui transporte le courrier entre Bordeaux et Paris, la direction a tenté d'avancer les trois quarts d'heure de pause-repas d'une brigade de jour de 18 h 45 à 18 h. Ce que tout un groupe d'agents de la brigade 15 h-22 h a refusé, montant s'expliquer avec la direction, comme nous le raconte l'un d'entre eux «Sous le prétexte d'une nouvelle fourchette horaire transport-avion, qui doit être effective en octobre, la direction a tenté de nous imposer une pause-repas décalée... au 1er août. La direction en fait des kilos pour nous faire avaler qu'il s'agit de l'intérêt général. Mais la brigade 15 h-22 h, qui n'était pas dans son assiette, ne veut pas pâtir des carences en personnel à la sauce RTT que les « cuisiniers » de la direction nous ont mijotée».

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