Citroën (Saint-Ouen, 93) : La production " saturée », pas autant que nous!17/09/19991999Journal/medias/journalnumero/images/1999/09/une-1627.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Citroën (Saint-Ouen, 93) : La production " saturée », pas autant que nous!

L'usine Citroën de Saint-Ouen est une unité d'emboutissage et de fabrication d'outils de presses. Elle produit des pièces pour l'ensemble des usines Peugeot et Citroën, tant en France qu'en Espagne, au Portugal ou en Angleterre. Avec la montée en production des voitures dans le groupe PSA, et surtout depuis le démarrage de la 206, les ateliers de presses et de soudure tournent à plein régime, y compris la nuit. Il y a même des secteurs où le travail en 3x8, y compris pendant les pauses et le samedi en heures supplémentaires, ne suffit pas à assurer la production demandée.

C'est pourquoi la direction est très pressée de mettre en application l'accord « 35 heures », notamment pour installer une équipe VSD dans ces secteurs qu'elle dit «saturés». La mise en place de ce VSD va entraîner le décalage des autres équipes, qui devront commencer plus tôt et faire 9 heures de travail certains jours. Un vendredi sur deux ne serait pas travaillé. Mais le samedi de l'autre week-end est déjà prévu pour... les heures supplémentaires, pendant le repos de l'équipe VSD. Le nombre de secteurs où ces horaires seront appliqués peut augmenter par simple information au Comité d'Entreprise. Et avec le lancement d'un nouveau modèle en octobre, c'est l'usine entière qui pourrait être bientôt « saturée». Quant aux ouvriers des Presses, autant dire qu'ils sont déjà, eux, « saturés » depuis longtemps.

Dans les secteurs de professionnels d'outillage, la direction veut passer en équipe 2X8, voire de nuit, les ouvriers qui travaillent encore de journée. Elle se contente pour l'instant de chercher des volontaires. Elle y va doucement : en effet, depuis quelques mois, on assiste à une vague de démissions de jeunes outilleurs qui préfèrent aller travailler ailleurs pour être mieux payés mais parfois même pas. Parmi les intérimaires présents depuis plusieurs mois, quelques-uns ont été embauchés en CDI. Mais c'est loin de faire le compte. Cela n'enraye même pas la baisse des effectifs sur machines.

Cela dit, avec l'embauche au comptegouttes de jeunes depuis quelques années, l'effectif s'est rajeuni. L'ambiance change aussi. A trop pousser le bouchon, Citroën est peut-être en train de se préparer à le prendre dans la figure.

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