L’affaire Ferrand : un cas d’école31/05/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/05/2548.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

L’affaire Ferrand : un cas d’école

À vouloir jouer les moralisateurs, Macron et les siens se retrouvent dans la situation de l’arroseur arrosé, avec de ce qu’il faut bien appeler l’affaire Richard Ferrand, le nouveau ministre de la Cohésion des territoires.

Car ce qui a été rendu public des pratiques de ce député socialiste, principal porte-parole de Macron dans la campagne présidentielle, est bien révélateur des mœurs des défenseurs du capitalisme.

Richard Ferrand était en 2011 directeur général des Mutuelles de Bretagne. Il s’est alors porté acquéreur d’un local, signant en personne la promesse de vente, local destiné à être ensuite loué à la mutuelle qu’il dirigeait. Une clause tout à fait inhabituelle prévoyait : « La vente sera annulée si le bail de location n’est pas conclu avec les Mutuelles de Bretagne. »

Sachant qu’il violait ainsi la loi et encourait pour cette opération une condamnation pénale, Richard Ferrand fait endosser l’opération par sa compagne, pour faire accepter le bail de location par son conseil d’administration. Le chèque final a été signé par cette même compagne devenue alors, et alors seulement, la propriétaire officielle du local en question. Les travaux très importants engagés par la mutuelle ont multiplié la valeur des locaux loués et achetés à bas prix. Grâce à ces investissements payés par la mutuelle, la valeur des biens acquis a été ainsi multipliée par 300. Bonjour l’enrichissement personnel, pour une combine qui pourrait, quoi qu’en dise l’intéressé, conduire le ministre Ferrand devant les tribunaux.

Tout le clan Macron crie et répète sur les antennes que « tout ça est légal », ce qui reste à voir, sous le mauvais prétexte que, s’ils partagent le même toit, les deux protagonistes ne sont pas mariés. Mais l’affaire est au moins aussi révélatrice de la morale de ce genre de politicien que l’a été l’affaire Fillon. Utiliser toutes les combines possibles pour s’enrichir sur le dos de la collectivité – là les adhérents d’une mutuelle – est pour eux dans l’ordre des choses.

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