Éducation : un ministre rodé… aux suppressions de postes23/05/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/05/2547.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Politique

Éducation : un ministre rodé… aux suppressions de postes

Le nouveau ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, n’a rien d’un petit nouveau, et ni son programme ni son passé n’augurent rien de bon.

Côté passé, avant de se retrouver directeur de l’Essec, une grande école de commerce privée, il a été plusieurs fois recteur, en Guyane en 2004 et dans l’académie de Créteil en 2007. Puis il est devenu le directeur général de l’enseignement secondaire, c’est-à-dire l’adjoint de Chatel, ministre de Sarkozy de 2009 à 2012. Il a donc participé à la suppression de 80 000 postes entre 2007 et 2012, en particulier dans l’école primaire.

Côté programme, il plaide pour l’autonomie des établissements, avec des chefs d’établissement managers, qui recruteraient des enseignants sur profil et les évalueraient, tout en se défendant de chercher à leur imposer une caporalisation. Cette autonomie serait aussi la meilleure façon de laisser les établissements se débrouiller avec leur budget et leurs problèmes. Ce serait un degré de plus dans la volonté de traiter l’école comme une entreprise, avec ses critères de rentabilité, de compétitivité et de résultats, avec en fin de compte la détérioration du système scolaire dans les villes ou les secteurs les plus défavorisés.

Cela n’empêche pas de faire des discours sur les possibilités de réussite pour les enfants des milieux populaires, sur la priorité à l’école maternelle et la division par deux des effectifs des classes dans les zones prioritaires, comme le fait Macron, qui annonce en même temps la suppression de 120 000 postes de fonctionnaires.

Le nouveau ministre se présente donc comme ayant du métier pour adapter l’école à l’économie, c’est-à-dire aux volontés du patronat, aux dépens des enseignants, des élèves et de leurs parents.

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