Mélenchon : l’ambition d’un politicien17/05/20172017Journal/medias/journalarticle/images/2017/05/p4_Melenchon_coq_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C127%2C1754%2C1113_crop_detail.jpg

Politique

Mélenchon : l’ambition d’un politicien

Jean-Luc Mélenchon appelle à voter aux législatives pour constituer une majorité parlementaire « insoumise ». Il explique qu’il est prêt à gouverner en devenant le Premier ministre d’un gouvernement de cohabitation, présentant cela comme la façon de contrecarrer les projets de Macron.

Illustration - l’ambition d’un politicien

Les travailleurs prêts à tomber dans ce nouveau panneau ne sont pas à la fin de leurs désillusions. Ce serait encore une fois remettre leur sort dans les mains de politiciens bourgeois.

Mélenchon veut profiter de la déconfiture du Parti socialiste et du recul du Parti communiste, qui s’est totalement effacé derrière sa candidature, pour orchestrer une opération politique. Il veut remplacer le Parti socialiste, comme il l’a dit, ce qui veut dire construire un nouvel appareil ayant la crédibilité suffisante pour être à son tour capable de gouverner.

Cette politique est une impasse totale pour les travailleurs. Depuis des décennies, le PS et le PCF leur font croire qu’en « votant bien » ils peuvent espérer avoir un gouvernement défendant leurs intérêts. Le résultat a été quarante ans de trahisons et de reculs pour la classe ouvrière.

Quant à dire que des députés ont le pouvoir d’empêcher les coups du patronat, c’est un conte pour enfants. L’ex-Premier ministre Valls, qui ne parvenait pas à rassembler une majorité, a fait voter la loi El Khomri en contournant le problème à l’aide de l’article 49.3, réduisant la fronde de quelques élus socialistes à ce qu’elle était : une tempête dans un verre d’eau.

Les cris, les invectives, les oppositions dans l’hémicycle ne pèsent pas sur la politique du gouvernement. Le Parlement n’est qu’un paravent démocratique, car les vrais maîtres demeurent ceux qui détiennent l’argent, c’est-à-dire les représentants du grand capital. Les capitalistes, qui détiennent les médias et ont mille relais dans la société pour défendre leurs intérêts, ont fait élire Macron. Peut-on croire que les grandes puissances de l’argent ne pèseraient plus sur la politique du gouvernement parce que Mélenchon serait Premier ministre ? L’État demeure, au-delà des changements de personnel politique, au service des banques et des grandes entreprises. Leurs grands patrons ont des liens personnels et professionnels avec les milliers de hauts fonctionnaires qui composent l’appareil d’État de manière pérenne, indépendamment des changements électoraux.

Le sort des travailleurs ne dépend ni de l’étiquette des élus parlementaires, ni de la couleur d’un gouvernement bien installé dans le système. Il dépend de leur conscience et de leur capacité à se préparer à combattre le grand patronat.

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