Dans les entreprises

Avadel – Vénissieux : mobilisation contre les destructions d’emplois

Mercredi 10 mai, les travailleurs d’Avadel ont débrayé et se sont rassemblés devant le site de Vénissieux, dans le Rhône, avec le soutien de militants CGT des usines chimiques voisines.

mobilisation contre les destructions d’emplois

Ils protestaient contre l’annonce de 47 licenciements, sur les 101 emplois que compte le site. Ils craignent aussi que cela n’annonce la fermeture définitive dans un proche avenir.

Dans ce laboratoire de recherche pharmaceutique qui existe depuis vingt-six ans et qui a été racheté récemment par un groupe américain, c’est la première grève pour ces salariés qui sont techniciens de laboratoire, ingénieurs ou chercheurs, habitués depuis des années à une direction plutôt paternaliste.

La colère est d’autant plus grande que le PDG du groupe Avadel Pharmaceuticals vient d’annoncer un chiffre d’affaires record pour le premier trimestre 2017. Avec ses bénéfices 2016, le groupe a même programmé un rachat de ses propres actions, un cadeau direct aux actionnaires. Et chacun sait maintenant que les brevets et le siège ont été transférés en Irlande et les liquidités aux îles Caïmans, pour des raisons fiscales.

Par ailleurs, l’entreprise a profité largement du soutien de l’État : elle a touché 40 millions d’euros de crédit impôt recherche sur les neuf dernières années. Cet argent public vient des impôts de l’ensemble des travailleurs du pays. Quant aux bénéfices, ils ont aussi été produits par les travailleurs. Il n’y a aucune raison de les laisser aux actionnaires privés, en privant de leur travail ceux qui font des recherches utiles.

Il n’est donc pas question de se laisser licencier sans réagir. À chaque réunion avec la direction, les élus du personnel sont accompagnés par une haie d’honneur des salariés, qui les applaudissent jusqu’à la salle de réunion. Une assemblée du personnel se tient après ou avant chaque comité d’entreprise, rendant compte de ce qui s’y dit et décidant des suites à donner.

Jeudi 18 mai, un barbecue revendicatif devrait réunir l’ensemble des travailleurs, pour discuter et préparer le prochain CE. Celui-ci devrait voir enfin arriver le patron du groupe, la direction locale étant en permanence au téléphone pour demander ce qu’il faut répondre aux élus du personnel. Il vaut mieux s’adresser au bon Dieu qu’à ses saints, mais les travailleurs comprennent bien que seule leur mobilisation permettra de faire reculer cette société multimillionnaire.

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