Dans les entreprises

Neuhauser – Moselle : rassemblés contre les licenciements

Une centaine de salariés de l’usine Neuhauser de Folschviller, boulangerie industrielle mosellane, se sont rassemblés vendredi 5 mai sur le parking de l’usine pour protester contre le plan social qui devrait être signé à la fin du mois.

rassemblés contre les licenciements

Ce plan prévoit près de 259 suppressions d’emplois sur les 750 postes répartis sur les trois sites de l’usine. Pour la deuxième fois depuis son annonce, les salariés des différents sites ont pu exprimer collectivement leur colère, faisant un pied de nez à la direction qui tente de semer la division entre eux. Ils ont pu mettre en avant leurs inquiétudes et leurs revendications, notamment la volonté des employés proches de la retraite de partir dans des conditions dignes, payées par le patron, ce qui permettrait de garantir l’emploi des plus jeunes embauchés, voire l’embauche de ceux qui travaillent en intérim.

Le patron, soutenu par les pouvoirs publics, ne l’entend pour l’instant pas de cette oreille : il aimerait mettre à la porte les plus jeunes embauchés qui travaillent actuellement pour l’essentiel sur le site le plus rentable (Furst 2) pour y transférer, de force, les employés plus âgés du site le moins rentable qu’il souhaite fermer (« Le village »). Il a le culot, en prime, de proposer aux plus jeunes de former les collègues qui les remplaceraient sur leurs postes… en échange d’une prime de 500 euros.

Pour l’instant, le plan prévoit une indemnité de 500 euros par année d’ancienneté pour ceux qui seraient licenciés et 7 000 euros supplémentaires pour les départs volontaires, ce qui couvre à peine le délai de carence. Le plan social est ainsi chiffré à 16 millions d’euros, en prenant en compte les mesures de reclassement quasi inexistantes, une goutte d’eau au regard de la fortune du propriétaire de Neuhauser, la famille Soufflet, dont la fortune personnelle est estimée à 600 millions d’euros. Sans compter la fortune accumulée par la famille Neuhauser, bâtie sur l’exploitation de générations d’ouvriers.

Les salariés se sont quittés avec l’idée de ne pas en rester là et la volonté de bloquer la production avant les négociations qui se tiendront courant mai. Certains ont décidé dès la fin de l’assemblée de ne pas reprendre le travail, convaincus que seul le rapport de force pourra faire reculer le patron. Le blocage d’une partie de la production des croissants et des baguettes sur le site Furst 2 a été ressenti comme un encouragement pour tous à poursuivre la lutte.

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