Mim, Tati, Vivarte : arrêter le broyage des emplois03/05/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/05/2544.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Mim, Tati, Vivarte : arrêter le broyage des emplois

En l’espace de quelques jours, les salariés de Mim ont appris la mise en liquidation judiciaire de leur entreprise et ceux de Tati le redressement judiciaire de la leur. 1 100 travailleurs d’un côté, 1 700 de l’autre sont désormais à la merci des propositions d’éventuels repreneurs, avec le licenciement à la clé pour beaucoup d’entre eux.

Chez Mim, 1 400 travailleurs étaient encore à l’effectif il y a un mois. Plus de 300 ont été licenciés suite à une liquidation partielle de l’enseigne, ramenant l’effectif à 1 080. Le dos au mur, un groupe de salariés, dont un certain nombre de responsables de magasins, s’était résolu à proposer la continuation des activités sous la forme d’une société coopérative (Scop) qui ne maintenait que 500 à 550 emplois. Mais les juges ont décidé de privilégier l’offre d’une enseigne suisse annonçant conserver 279 emplois et 71 magasins sur les 273 répertoriés.

Tati est la propriété du groupe Eram, comme Gémo, Texto, Heyraud ou encore TBS. Son principal actionnaire, la famille Biotteau, classée parmi les plus grandes fortunes du pays, a décidé de mettre en vente Tati, mais aussi Giga Store, Fabio Lucci et deux autres enseignes regroupées au sein de la société Agora Distribution. Subitement, alors que rien n’apparaissait dans le bilan trimestriel précédent, une dette de 6 millions d’euros est déclarée dans les comptes. Un « repreneur », la famille Ginestet, propriétaire très fortunée de Gifi, a fait une offre. Les salariés dénoncent les menaces de suppressions d’emplois qui pèsent sur 1 000 des 1 700 salariés répartis dans 130 magasins.

Et la liste ne fait que s’allonger. La liquidation judiciaire des bijouteries Jean Delatour a été prononcée. En trois ans, 265 salariés répartis sur 35 magasins auront perdu leur emploi. 428 chez MS Mode au début de l’année, encore 900 à la Halle aux chaussures, enseigne du groupe Vivarte ainsi que André, Kookaï, Chevignon et dix autres enseignes où l’effectif a été ramené en moins de trois ans de 22 000 à 14 000 salariés.

Une poignée de capitalistes jettent sur le pavé des milliers de travailleurs avec la complicité des tribunaux qui tranchent sans état d’âme dans les effectifs des entreprises jugées en difficulté.

Ce ne sont évidemment pas les grandes familles à la tête de ces groupes industriels et commerciaux qui sont en difficulté, elles dont la richesse est toujours plus florissante. C’est dans leur tas d’or qu’il est vital de taper pour préserver l’emploi et le salaire de ceux qui travaillent pour vivre.

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