Leur société

1er Mai : contre Le Pen, contre Macron, faire entendre le camp des travailleurs

Lundi 1er mai, des dizaines de milliers de manifestants ont défilé à Paris et en province pour crier leur rejet de Le Pen et de l’extrême droite. Si certains en appelaient à l’« unité républicaine » pour se protéger de l’extrême droite, d’autres brandissaient des pancartes : « Ni Le Pen, ni Macron, ni patrie, ni patron ». « Contre la millionnaire d’extrême droite, contre le larbin des banquiers, le drapeau rouge des travailleurs » proclamait la banderole du cortège parisien de Lutte ouvrière. À la fin de la manifestation Nathalie Arthaud a pris la parole. Voici son intervention :

contre Le Pen, contre Macron, faire entendre le camp des travailleurs

« Avec le second tour de l’élection présidentielle dimanche prochain, ce 1er Mai a une résonance particulière. Les résultats du premier tour et nos discussions montrent combien le monde du travail est perdu politiquement, désorienté et divisé. Et pour cause !

Pendant des décennies, les travailleurs ont été baladés avec l’alternance gauche-droite. Aujourd’hui, l’écœurement et le rejet de cette comédie nous conduisent au summum de la duperie électorale, où on nous ordonne de choisir entre Le Pen, une démagogue d’extrême droite et ennemie mortelle du mouvement ouvrier, et de l’autre côté un politicien dévoué au grand capital. C’est une escroquerie pour nous pousser à la soumission. Eh bien pour nous, c’est non ! Nous ne marchons pas !

Aujourd’hui, nous avons réaffirmé, comme le faisaient les premiers cortèges du 1er Mai, que nous nous sentons d’abord des travailleurs et pas des Français. Nous avons affirmé que notre drapeau n’est pas le drapeau français bleu-blanc-rouge, qui a accompagné les boucheries des tranchées de la Première guerre mondiale, les crimes coloniaux, les répressions du mouvement ouvrier, mais que c’est le drapeau rouge, le drapeau des révolutions ouvrières.

Cette affirmation est d’autant plus indispensable que nous rentrons dans une période où s’ajoutent au chômage de masse et à l’aggravation de l’exploitation, la montée des idées réactionnaires et racistes et les menaces de guerre.

Les bombardements sur la Syrie et l’Irak sont certes à des milliers de kilomètres, mais plus près de nous, en Europe, la Russie et l’Ukraine continuent de se mener une guerre larvée. Et puis il y a le terrorisme, que nous subissons déjà tous. Alors oui, le capitalisme et tous les politiciens qui lui sont dévoués, et c’est le cas de Le Pen et de Macron, nous conduisent tout droit à la catastrophe.

Aujourd’hui, on nous dit qu’il faut voter pour le moins pire. Mais il n’y aura pas de moins pire pour les travailleurs, tant qu’ils ne renoueront pas avec leurs repères et leur boussole : les idées de lutte de classe et la volonté de renverser le capitalisme.

C’est parce que le Parti socialiste a abandonné cette perspective qu’il a trahi les intérêts des exploités à chaque fois qu’il a gouverné. C’est parce que le Parti communiste a dénaturé l’idéal même du communisme, avec le stalinisme, que la grande masse des travailleurs est aujourd’hui déboussolée.

Oui, les idées nationalistes et les idées racistes sont un poison pour le monde du travail ! Mais qui a préparé le terrain dans la classe ouvrière en défendant le « produire français », le protectionnisme et la fermeture des frontières à l’immigration ? C’est le Parti communiste français, et aujourd’hui, Mélenchon continue à entretenir ces idées, qui ne peuvent que désorienter les travailleurs !

Les idées internationalistes et les idées de lutte de classe représentent les seules bases solides sur lesquelles nous pourrons reconstruire un parti ouvrier digne de ce nom. Aujourd’hui, nous nous retrouvons de plus en plus seuls pour l’affirmer. Il faut continuer et, dimanche prochain, nous lèverons une fois de plus ce drapeau de la conscience de classe et du camp des travailleurs en votant contre la millionnaire démagogue Le Pen et contre le banquier Macron. D’ici là, dénonçons cette duperie électorale et montrons à ceux qui la rejettent qu’ils ne sont pas seuls et qu’ils peuvent nous rejoindre. »

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