Vivarte, Tati : la fortune des licencieurs26/04/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/04/2543.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Vivarte, Tati : la fortune des licencieurs

Plusieurs milliers de salariés d’enseignes de l’habillement et de la chaussure – 6 400 selon le journal Le Monde – sont menacés de perdre leur emploi, soit par la fermeture du magasin dans lequel ils travaillent, soit à l’occasion de la vente de l’enseigne.

La Halle aux Chaussures, Chevignon, Kookaï et autres enseignes du groupes Vivarte, Mim, Marks et Spencer, Tati… la liste est longue mais la politique patronale est la même : le propriétaire se débarrasse de dizaines ou de centaines de magasins déclarés en déficit, des repreneurs se mettent sur les rangs pour les « redresser », autrement dit pour en tirer davantage de profits après des suppressions d’emplois.

Les magasins Tati, par exemple, sont groupés avec Giga Store, Degrif’Mania et Fabio Lucci dans une même filiale du groupe Éram, à l’origine un distributeur de chaussures. La « discrète famille Biotteau », selon les termes du journal Les Échos, propriétaire de Éram, veut se débarrasser de cette filiale, sur laquelle elle a bâti une partie de sa fortune de 360 millions d’euros en 2016, ce qui la place au 210e rang en France.

Une demi-douzaine de repreneurs se sont manifestés pour la reprise de Tati, parmi lesquels des fonds d’investissement ainsi que Philippe Ginestet. Déjà propriétaire avec son fils de 434 magasins et 166e fortune de France, il a fait savoir qu’il comptait reprendre 1 200 salariés sur 1 700. Mais il n’y a aucune raison que les travailleurs qui ont fait la fortune d’une famille pendant des décennies acceptent d’être licenciés pour permettre à une nouvelle famille d’exploiter davantage ceux qui restent.

Il serait légitime que ces capitalistes ainsi que la non moins discrète banque privée Oddo chargée de l’opération montrent leurs livres de compte et permettent de démêler l’enchevêtrement de filiales et de sociétés financières qui font écran entre leur fortune personnelle et l’exploitation des travailleurs de la distribution.

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