Guyane : après l’accord du 21 avril26/04/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/04/2543.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Guyane : après l’accord du 21 avril

Vendredi 21 avril, un protocole d’accord entre le collectif qui dirigeait la grève générale et le gouvernement a été signé par les deux parties. Le « Kolektif pou la gwiyann dekolé » (collectif pour le décollage de la Guyane) a ensuite mis un terme aux barrages routiers et à la grève générale.

Ce protocole d’accord prend acte du 1,086 milliard accordé déjà par le gouvernement pour les besoins urgents en infrastructures. Quant aux mesures chiffrées à 2,1 milliards réclamés en plus par le collectif et que le gouvernement refusait, il est dit dans le protocole que « l’État (…) s’engage à ce qu’elles fassent sans délai l’objet d’un examen prioritaire pour programmer et mettre en œuvre un plan additionnel tant d’investissement que de fonctionnement. » L’État ne s’engage donc pas fermement. Mais ce qu’il qualifiait de sommes « irréalistes » devient aujourd’hui envisageable. Et cela, c’est la détermination des travailleurs et de la population de Guyane qui l’aura permis.

L’accord, sous la pression de certains notables, et dirigeants du principal syndicat, UTG (Union des travailleurs guyanais) formule en plus la nécessité d’un processus d’évolution statutaire de la Guyane vers une plus grande autonomie.

Même si beaucoup reste encore à faire sous forme de mesures additionnelles, ce qui a déjà été obtenu par la lutte permettra la création et la rénovation d’un certain nombre de services publics, de ponts, de routes. Il y a aussi la cession gratuite de 250 000 hectares à la collectivité territoriale de Guyane et aux communes et surtout l’attribution de 400 000 hectares aux peuples autochtones, Amérindiens et Bushiningués africains ayant fui dans les forêts à l’époque de l’esclavage et constitué des communautés libres.

Ceux qui en Guyane se sont battus jusqu’au bout ont donc gagné. Ils ont tenu tête notamment aux patrons du Medef et autres socio-professionnels qui s’étaient désolidarisés du mouvement après avoir obtenu satisfaction pour eux. C’est la détermination des travailleurs, de la population, et du collectif qui a payé. Il faut noter que le blocage du décollage des fusées Ariane de Kourou n’a pas été la moindre des actions qui montrait cette détermination et gênait le gouvernement.

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