Hôpital Pitié-Salpêtrière : à l’AP-HP, le mieux, c’est pire !19/04/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/04/2542.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Hôpital Pitié-Salpêtrière : à l’AP-HP, le mieux, c’est pire !

Voici un exemple des économies que la direction de l’AP-HP (Assistance publique – Hôpitaux de Paris) fait sur le dos du personnel et des patients, ou comment la modernité côtoie l’improvisation la plus totale !

À l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, un vent de folie souffle depuis mardi 14 février dans tous les services. Il est dû à la mise en place d’Orbis, le logiciel de gestion de toutes les prises de rendez-vous, des plannings des médecins en consultation, des dossiers administratifs de consultation et d’hospitalisation.

Ce logiciel existe désormais dans presque tous les hôpitaux de l’AP-HP et permet l’attribution d’un seul numéro d’identifiant par patient, avec dans le futur la possibilité de pouvoir mettre en commun les comptes-rendus médicaux de tous les services où le patient est suivi, quel que soit l’hôpital.

Le déploiement du logiciel s’est fait sans former le personnel concerné. Certains ont eu droit à deux heures de démonstration express, alors que la formation durait deux jours pour l’ancien logiciel, plus simple et plus intuitif ! Par conséquent, il y a eu des files d’attente interminables aux accueils des consultations et aux admissions, et cela a continué les jours suivants. Chacun s’est retrouvé devant un outil sans savoir l’utiliser, à ne pas même pouvoir vérifier la bonne identité du patient, à ne pas savoir comment simplement valider son arrivée. Les patients pouvaient attendre une heure pour passer au bureau des consultations, les médecins cherchaient leurs patients, inquiets de ne pas les voir dans la salle d’attente et le personnel tentait de gérer cette pagaille.

Au bout d’un mois et demi, avec le recul, rien n’est réglé, car il faut mettre à jour les données de ce logiciel pour chaque patient et ce qui se faisait en trois clics demande aujourd’hui quelques minutes. Chacun s’est approprié le logiciel au petit bonheur la chance en fonction de ses nécessités et un certain nombre de services s’arrachent les cheveux, leurs applications spécifiques n’ayant pas été prises en compte.

La direction a renforcé les informaticiens pendant trois semaines, pour parer au plus pressé, mais aujourd’hui ils se retrouvent en sous-effectif face à la multitude de problèmes à gérer.

La direction montre surtout qu’elle ne veut pas mettre les moyens, même dans ce genre d’opération de grande envergure.

C’est l’année de l’identito-vigilance (la bonne identité pour le bon patient) à l’AP-HP, avec toute une série de formations et de plaquettes de sensibilisation. Eh bien, le moins qu’on puisse dire est qu’en ce moment il n’est pas bienvenu de parler de qualité des soins et d’identito-vigilance au personnel de la Pitié-Salpêtrière !

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