Prisons : les promesses oubliées de Hollande05/04/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/04/2540.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Prisons : les promesses oubliées de Hollande

Alors que François Hollande s’était engagé lors de son élection à rendre les prisons « conformes à nos principes de dignité », la surpopulation carcérale atteint aujourd’hui un niveau sans précédent.

Au 1er mars, les prisons françaises comptaient 69 430 détenus pour 58 664 places. Parmi ceux-ci, près de 19 000 sont en détention provisoire, en principe donc, selon la loi, présumés innocents tant qu’un procès n’a pas eu lieu.

Dans la réalité, ce record se traduit par des conditions d’enfermement indignes et par la promiscuité entre prisonniers. La directrice de la maison d’arrêt de Villepinte, en Seine-Saint-Denis, vient ainsi d’écrire aux magistrats que sa prison ne pouvait plus accueillir aucun détenu, tant elle était surpeuplée. 1 132 personnes y sont incarcérées pour 582 places, soit un taux d’occupation de 201 % chez les majeurs. Les nouveaux condamnés seront donc dirigés vers les autres prisons d’Île-de-France, elles aussi saturées. À Fresnes, le taux d’occupation est de 193 % et à Fleury-Mérogis, la plus grande prison d’Europe, cela ne vaut guère mieux.

Des élus de droite et de gauche ont remis le 4 avril un livre blanc de la pénitentiaire au ministre de la Justice, préconisant la construction de nouveaux établissements plus petits, permettant aux détenus de ne pas vivre jusqu’à quatre ou cinq dans des cellules de 9 m², ce qui ne peut que créer des conflits, surtout lorsque les bâtiments sont dans un état innommable, avec des rats circulant au milieu des ordures.

En plus d’être privés de liberté, les détenus vivent dans des conditions dégradantes. C’est inhumain, et cela contribue à faire de ces prisons une école de la délinquance, et parfois du crime.

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