Colombie : une catastrophe pas si naturelle05/04/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/04/2540.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Colombie : une catastrophe pas si naturelle

Mardi 4 mars, le bilan officiel du glissement de terrain qui a frappé la ville de Mocoa, au sud de la Colombie, aurait entraîné la mort de 262 personnes et autant de blessés. Ce bilan provisoire devrait s’alourdir car de nombreuses personnes sont portées disparues.

Pendant deux jours, à partir du vendredi 31 mars, des pluies torrentielles sont tombées sur la ville de Mocoa, soit en quelques heures l’équivalent de ce qui tombe en un mois habituellement. Les pluies ont entraîné la crue de cinq cours d’eau qui, à leur tour, ont déclenché des coulées de boue, arrachant roches et végétaux et emportant les habitations.

Depuis, le gouvernement du président Santos a décrété l’état de catastrophe publique, pour faciliter le travail des secours dans une région difficile d’accès. Les survivants sont privés d’eau et d’électricité.

Mais des organisations environnementales ont fait savoir que le bilan aurait pu être moins lourd, si l’État avait tenu compte des avertissements conjoints d’une agence régionale, Corpo Amazonia, et du gouvernement du département de Putumayo, dont dépend Mocoa. En juillet dernier, ils recommandaient, en raison des risques de glissements de terrain, l’évacuation d’une partie de la ville, notamment le quartier qui vient d’être le plus frappé. Dans la zone en question, les habitations avaient été construites sur d’anciens lits de rivières voisines.

Une autre cause a joué contre les habitants. La zone est très touchée par la déforestation, qui favorise les glissements de terrain. En effet, selon la FAO, 1,7 million d’hectares de forêts ont été détruits en Colombie pour y faire pousser la coca. Et le Putumayo est un des départements qui ont été trop déforestés.

À ce bilan environnemental défavorable, il faut ajouter que la guerre civile qui a marqué la Colombie a entraîné d’importants déplacements de population, qui ont amplifié une urbanisation déjà anarchique.

Dans toute l’Amérique latine, quand il est question de loger les plus pauvres, il n’est question ni de plan d’urbanisation ni de permis de construire. ce qui a pour conséquence, en cas d’inondations ou de glissements de terrain, que ce sont les populations déshéritées qui payent au prix fort le chaos capitaliste.

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