Dans les entreprises

Beaubourg – Paris : la grève continue

Le centre Georges-Pompidou était toujours fermé mardi 4 avril. Après une première journée d’action le 9 mars, les salariés se sont lancés dans une grève reconductible depuis le 28 mars dernier.

Leur premier objectif était de se faire entendre de leurs employeurs, quitte à empêcher la tenue du dîner de gala à 900 euros le couvert offert aux mécènes du musée, des bourgeois venus du monde entier. Il a dû être annulé à la dernière minute. Sans les petites mains du centre, en l’occurrence les agents de sécurité, même les agapes entre privilégiés ont du mal à se tenir.

Sous prétexte de lutte contre la précarité dans les services publics, l’État a décidé de contraindre l’ensemble des salariés du centre, un millier environ, à devenir fonctionnaires. Avant l’ouverture du centre qui allait porter son nom, le président Pompidou avait insisté lui-même pour que les employés soient tous des contractuels, au nom « de la souplesse d’une structure culturelle », leur imposant un statut précaire. Aujourd’hui, l’État veut faire entrer 800 d’entre eux dans la fonction publique. Loin d’être un cadeau, cela reviendrait à faire baisser leurs salaires de 10 à 30 %. D’autres pourraient perdre leur poste, sous-traité à des entreprises privées. Même le directeur du centre, un peu gêné, n’a pas osé démentir devant la presse, confirmant que le nouveau contrat de travail serait « beaucoup moins avantageux ».

Les grévistes sont déterminés. Dénonçant le ministère de la Culture qui a dissimulé jusqu’au bout les informations pour faire passer ses mauvais coups, ils refusent toute baisse de salaire et tout recul dans leurs conditions de travail. Comme ils le résument avec l’énergie que donne la lutte collective, ils ne sont pas prêts à se laisser plumer.

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