Angers : portion congrue pour les agents29/03/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/03/2539.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Angers : portion congrue pour les agents

Mardi 21 mars, 150 travailleurs territoriaux, employés soit à la ville d’Angers soit à l’agglomération Angers-Loire-Métropole (ALM), ont manifesté sur le parvis de la mairie pour faire entendre leur mécontentement.

Les agents en ont assez des départs en retraite et des arrêts maladie non remplacés, du gel des effectifs, du recours aux contrats précaires, des missions basculées vers le secteur privé. Centre communal d’action sociale (CCAS), assainissement, propreté publique, bâtiment, les grévistes venaient de tous les horizons, tant les problèmes se ressemblent d’un service à l’autre. Le manque d’effectifs a en effet partout pour conséquence une surcharge de travail pour les agents.

Aux sports et loisirs, 18 contrats à durée déterminée vont bientôt arriver à terme, sans être renouvelés. Ce sera la galère, évidemment, pour les travailleurs qui vont du jour au lendemain se retrouver sans emploi, mais la galère aussi pour ceux qui resteront : on imagine les journées des gardiens, quand il va falloir courir de salle en salle ou de stade en stade. La pénurie du personnel est déjà le quotidien des aides-soignantes dans les Ehpad. À la manifestation, elles étaient particulièrement visibles, avec leurs pancartes « Aides-soignantes en colère ! » Le sous-effectif sur leur lieu de travail est source de souffrance, pas seulement pour elles, mais pour les personnes âgées dont elle s’occupent, avec des moyens de moins en moins suffisants, ce qui aboutit à une véritable maltraitance institutionnelle.

Le pire dans tout cela est que, pendant que les uns croulent sous le travail, un nombre croissant d’agents sont mis sur la touche. Près de 300 salariés sont en attente de reclassement, suite à une maladie professionnelle ou un accident de travail, soit presque 10 % des agents employés à la ville (3 000) et à l’agglomération (300). Mais la ville ne fait rien pour leur trouver des postes adaptés. Et être reclassé sur un poste qui ne convient pas, c’est l’assurance d’être... recassé. L’attente de reclassement finit souvent par une déclaration d’inaptitude et par l’officialisation de l’invalidité, car c’est un moyen pour la ville de supprimer des postes, et donc de faire des économies. Ce genre de calcul est indigne.

Béchu, le maire LR d’Angers et président d’ALM, se cache derrière le fait qu’il n’a pas de marge. Les gouvernements successifs, il est vrai, n’ont eu de cesse de baisser la dotation de l’État aux collectivités territoriales. Mais Béchu sait toujours trouver de l’argent pour subventionner le patronat, acheter des caméras de vidéo-surveillance ou des Tasers... Et puis l’argent public, à coups de CICE et de pacte de responsabilité, coule à flots vers les poches du grand patronat. Alors, les travailleurs territoriaux ont raison de réclamer que cet argent revienne vers les services publics et ceux qui les font fonctionner.

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