Onet – Sanofi Lyon : les rois du vaccin craignent la contagion16/03/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/03/2537.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Onet – Sanofi Lyon : les rois du vaccin craignent la contagion

Mercredi 8 mars, les agents de nettoyage de la région lyonnaise étaient appelés à la grève par la CGT, pour réclamer un treizième mois auquel les salariés ont droit dans d’autres régions.

Sur le site de Sanofi à Marcy-l’Étoile, dans le Rhône, qui produit des vaccins, l’appel a été suivi par les travailleurs du prestataire Onet. Ils ont ajouté leurs propres revendications, comme l’obtention d’une voiture de service sur ce site très étendu, ou même… des balais, car dans certains bâtiments il y a un balai pour trois agents ! Leur hiérarchie, affichant son mépris, ne s’est même pas déplacée. En revanche la direction de Sanofi, elle, a tout de suite été alarmée par le rassemblement devant ses portes.

Dépêchés en urgence sur place, le directeur adjoint et la directrice des ressources humaines du site ont commencé par prétendre que cette grève ne les concernait pas, puis ont usé de chantage, menaçant de changer de prestataire si le mouvement se poursuivait. Malgré leurs discours, il était manifeste qu’ils se sentaient très concernés par les conséquences potentielles de la grève. En effet certaines zones de production, comme les zones stériles, ne peuvent pas fonctionner sans nettoyage régulier. De plus, cherchant en ce moment même à imposer un plan de compétitivité à leurs propres travailleurs, ils n’ont manifestement aucune envie d’une grève de salariés prestataires sur le site, qui pourrait donner des idées.

Devant la détermination des grévistes, ces responsables ont donc dû se résoudre à appeler eux-mêmes le directeur de l’agence Onet. Celui-ci, qui prétendait être à Marseille deux heures auparavant, est pourtant arrivé très vite.

Le lendemain, l’équipe du matin a poursuivi la grève. Le jour même, la voiture et le matériel, demandés par les salariés depuis six mois sans succès, sont soudainement arrivés. La direction d’Onet s’est également engagée à verser une prime de qualité et à payer les heures de grève. Les salariés ont repris le travail jusqu’à une prochaine réunion mercredi 15 mars, pour discuter du 13e mois.

Onet est une entreprise milliardaire, qui appartient notamment aux familles Reinier et Peugeot. On voit par quelles méthodes se réalisent leurs fortunes. Mais Sanofi, le donneur d’ordres, est tout aussi responsable, lui qui, à chaque appel d’offres, négocie à la baisse les coûts du nettoyage, en sachant parfaitement comment ces baisses sont obtenues. Avec les profits de ces deux entreprises, il y a largement de quoi opérer des embauches et payer des salaires corrects.

Partager