Hamon aux Antilles : à la pêche aux voix16/03/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/03/2537.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Hamon aux Antilles : à la pêche aux voix

Cet article nous est envoyé par nos camarades de l’organisation trotskyste antillaise Combat ouvrier (UCI)

Benoît Hamon est venu tenter de « faire battre le cœur de la France » – le slogan de sa campagne – les samedi 11 et dimanche 12 mars en Guadeloupe, et les dimanche 12 et lundi 13 en Martinique. 350 personnes sont venues l’écouter à Fort-de-France et 250 à Pointe-à-Pitre-Abymes, dont la brochette de notables de la gauche propatronale locale. (…)

Sachant que cette gauche-là a largement soutenu Hollande et contribué à son score de plus de 72 % en Guadeloupe et de plus de 68 % en Martinique, Hamon a déclaré que le quinquennat Hollande pour l’outre-mer était largement positif. De quoi faire battre le cœur des relayeurs en chef du PS aux Antilles, Letchimy et Lurel. Ce dernier, ex-ministre de Hollande et hollandais fidèle d’entre les fidèles, a renouvelé sa fidélité au vainqueur de la primaire socialiste.

Hamon a mis l’accent sur sa proposition phare de revenu universel : le RUE (revenu universel d’existence.) Il devrait concerner ceux qui ont de faibles revenus, comme le RSA, et les jeunes de 18 à 25 ans, et serait de moins en moins universel. Avec 600 euros par mois au mieux, « il faut donner à ceux qui travaillent les moyens de vivre », a dit Hamon. C’est se moquer du monde !

C’est cela que Hamon propose contre le chômage et la précarité. Pourtant, avec 35 % de chômeurs, il s’agit du fléau majeur des Antilles, cause première de bien des maux qui en découlent, et qui fait toujours plus de ravages.

De l’extrême droite à la gauche hamoniste et mélenchoniste, aucun candidat n’a de véritable proposition sur le chômage. (…) Hamon et ses relais locaux ne disent pas un mot sur les gros possédants et autres gros békés qui se sont enrichis sur l’exploitation des esclaves, puis des esclaves modernes que sont les salariés. Des travailleurs qui vivent l’enfer dans les plantations de bananes, qui sont durement exploités ailleurs, ils ne disent mot. Il est vrai que ce n’est pas leur monde. (…)

Hamon accordera 500 millions par an pour gommer les inégalités entre l’outre-mer et la métropole. Pas avare de promesses, il propose de ne pas dépasser vingt élèves par classe, d’indemniser des victimes du pesticide chlordécone, de maintenir la prime de vie chère des fonctionnaires.

En France, Hamon s’est dit frondeur. Mais il a été ministre de Hollande et complice du sale boulot contre les travailleurs. Il a préparé le terrain qui a conduit à la loi El Khomri, en tant que vieux cadre de l’appareil d’un parti qui, depuis des décennies, mène une politique antiouvrière. Alors, quand Hamon déclare à Fort-de-France, à propos de Le Pen : « Si elle est en capacité de gagner cette élection, c’est que nous avons manqué de courage », il ne croit pas si bien dire !

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