Leur société

CentraleSupélec : grève sur les campus

Au nouveau campus de CentraleSupélec, en cours de création sur le plateau de Saclay dans l’Essonne, la grève reconductible a été déclenchée le 13 mars. La direction venait d’annoncer le recalcul du temps de travail qui subtiliserait aux salariés de 5 à 7,5 jours de congés.

Le nouveau campus vise à rivaliser avec les plus grandes universités mondiales. Mais, si l’argent public coule à flots pour les capitalistes du béton, il n’en est pas de même pour les travailleurs qui font tourner l’établissement au quotidien. Depuis que la fusion des deux grandes écoles Centrale et Supélec a eu lieu il y a deux ans, ils ne voient que des reculs.

Pour ceux de l’ex-école Centrale de Châtenay-Malabry, un déménagement a été imposé sans se préoccuper des salariés. Ceux de l’ex-Supélec ont changé de statut, vu leur salaire bloqué et leur travail désorganisé. Et, à quelques mois de l’ouverture des nouveaux bâtiments, certains découvrent qu’on a prévu de les entasser à douze dans un bureau, ou encore que 26 étudiants en thèse cohabiteraient dans un seul openspace. À cela s’ajoute une menace sur la survie des deux campus plus petits de Metz et de Rennes.

Sur les quatre campus, des assemblées générales ont réuni environ 250 salariés grévistes, dont plus de la moitié se sont retrouvés à Châtenay pour entourer la salle où se réunissaient le directeur et ses adjoints. La direction a alors proposé aux représentants du personnel… une discussion, qu’elle a renouvelée le lendemain, alors que depuis des mois elle les traitait par le mépris.

Après ce premier succès, la grève continue pour lui faire remballer complètement sa mesure. Beaucoup de salariés vivent pour la première fois une grève dynamique.

Un comité de grève et une caisse de solidarité ont été décidés. Tous les grévistes, syndiqués ou non, participent à l’organisation des actions et décident ensemble de la conduite du mouvement.

Ainsi, il a été décidé d’aller interpeller le Premier ministre et celui de l’Enseignement supérieur, venus justement inaugurer un chantier sur le plateau de Saclay.

La cinquantaine de manifestants, joyeux et motivés, se sont retrouvés face à une rangée de gendarmes mobiles, mais ont eu le plaisir d’obliger quelques chefs de cabinet et conseillers ministériels à interrompre leur cocktail pour écouter leurs revendications.

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