Dans les entreprises

La Barre-Thomas – Rennes : le futur, version patronale

Il y a 850 salariés à l’usine de La Barre-Thomas à Rennes contre 3 000 salariés il y a quinze ans ! Propriété du groupe Cooper Standard, ex-Citroën, elle produit des pièces automobiles en caoutchouc et plastique, en grande partie pour PSA.

L’usine est divisée en deux secteurs : la Carrosserie et l’AVS (antivibratoire). La direction a décidé de transférer la partie Carrosserie dans l’usine Cooper de Vitré, située à 40 kilomètres, et l’AVS dans un bâtiment qu’elle vient de faire construire sur le site de Rennes et qu’elle appelle pompeusement une usine du futur où il ne restera que 450 emplois !

Pourtant, ce bâtiment a été inauguré en présence d’élus locaux qui, à cette occasion, ont mis l’emploi en avant. En vérité, des licenciements ont déjà eu lieu, d’autres sont à craindre.

De plus, cette usine du futur se révèle exigüe, mal aérée et de nombreux travailleurs se plaignent de la chaleur et des fumées dégagées par les solvants et la cuisson du caoutchouc. C’est dans ce nouveau bâtiment qu’un salarié de 49 ans est mort sur son poste : un autre travailleur l’a trouvé inanimé au pied de sa machine.

Depuis l’ouverture de ce bâtiment, les problèmes respiratoires et les malaises se succèdent sans que la direction bouge. Chacun sait qu’il risque sa peau au travail. La colère monte face à une direction qui minimise. Des chefs sont interpellés par les travailleurs dans les ateliers : « On risque de ne pas aller jusqu’à notre retraite ! »

Personne ne veut sortir de l’usine les pieds devant, alors il va falloir amplifier le mouvement.

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