Leur société

Harcèlement au travail : six plaintes sur cent aboutissent

Le parquet de Paris a classé sans suite les plaintes pour harcèlement sexuel déposées par huit femmes contre le député écologiste Denis Baupin. Même s’il apparaît que certains faits seraient « susceptibles d’être qualifiés pénalement », a déclaré le procureur, ces derniers datant de plus de trois ans étaient couverts par la prescription.

Depuis les faits, le délai de prescription pour le harcèlement ou les agressions sexuelles a été porté à six ans. C’est encore insuffisant, estime Laure Ignace, une juriste qui se bat aux côtés des victimes. Beaucoup de femmes, en effet, n’osent pas porter plainte lorsqu’elles subissent ce harcèlement. S’il vient d’un supérieur ou même d’un collègue sur leur lieu de travail, elles craignent d’être publiquement tournées en dérision, comme l’a fait Baupin, qui a donné un bel exemple de goujaterie. Elles peuvent même craindre de perdre leur emploi. C’est pourquoi beaucoup préfèrent attendre d’être plusieurs, pour se sentir plus fortes, avant de porter plainte.

C’est ainsi que 94 % des plaintes déposées pour harcèlement sexuel sur le lieu de travail sont classées sans suite ou n’aboutissent pas à des condamnations.

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