Emplois publics : de l’embauche et des augmentations !08/03/20172017Journal/medias/journalarticle/images/2017/03/p3_manif_hopitaux_lyon_3_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C205%2C337%2C395_crop_detail.jpg

Leur société

Emplois publics : de l’embauche et des augmentations !

Cible de la plupart des candidats à la présidentielle, les salariés de la fonction publique étaient appelés à manifester le 7 mars, contre le manque d’effectifs face à la quantité de travail qui leur incombe, et contre la baisse de leur pouvoir d’achat entamé par cinq ans de gel des salaires.

Illustration - de l’embauche et des augmentations !

La fonction publique comptait, selon les derniers chiffres de fin 2014 publiés par l’Insee, 5,4 millions de salariés, dont une partie à temps partiel. Tous n’ont pas le statut de fonctionnaire : 1,5 million d’entre eux bénéficient de contrats divers, dont 13 % de contrats aidés, particulièrement précaires et peu coûteux pour l’employeur. Près de la moitié d’entre eux sont en catégorie C, les postes les plus mal rémunérés, en particulier dans les hôpitaux et encore plus dans les collectivités locales où ils constituent les trois quarts des emplois.

En tant que salariés payés par l’État, donc par les impôts, ces salariés ont le privilège, dont ils se passeraient bien, d’être un enjeu tout trouvé dans les programmes électoraux réactionnaires des Fillon, Macron, Le Pen et autres. Quand Fillon parle de les passer à la paille de fer, il évoque le chiffre délirant de 500 000 suppressions de postes, l’augmentation des horaires de travail, alors que beaucoup dépassent déjà largement les 39 heures, et la baisse de leurs retraites. Et si Macron, lui, appelle cela moderniser, c’est non seulement pour s’en prendre au statut de ceux qui sont fonctionnaires, mais aussi pour proposer 120 000 suppressions de postes, donc d’emplois.

Le Pen, quant à elle, s’en prendrait aux retraites, aux salaires qu’elle propose d’individualiser, et au jour de carence lors d’arrêts maladie, comme Fillon au demeurant. Aucun, évidemment, ne propose de rétablir les 150 000 postes supprimés pendant le quinquennat de Sarkozy sous les auspices de la « révision générale des politiques publiques » (RGPP), ni ceux qui ont continué à fondre grâce à la « modernisation de l’action publique », la MAP, avec Hollande.

Aucun parmi les candidats de la bourgeoisie n’ose s’en prendre ouvertement au nombre de salariés des hôpitaux, tant leurs conditions de travail sont catastrophiques aux yeux de tous. Mais ils n’ont aucun complexe pour s’en prendre à tous les autres, notamment à ceux des collectivités locales, dont la réforme territoriale et ses conséquences ont multiplié les tâches et bouleversé le mode de vie.

S’en prendre aux salariés de la fonction publique, quel que soit leur statut, c’est prétendre, contre toute évidence, qu’il y a trop de personnel dans les écoles et les maisons de retraite, trop d’agents chargés d’entretenir les routes, trop d’interlocuteurs à Pôle emploi, trop de soignants, trop d’administratifs pour payer les allocations et les pensions, etc. Et c’est surtout s’en prendre aux salariés en général, toujours suspectés de coûter cher, comme le prétendent les patrons, alors que tous non seulement fabriquent littéralement leurs profits, mais font fonctionner l’ensemble de la société.

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