Renault-Cléon : comité d’accueil pour Hollande01/03/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/03/2535.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault-Cléon : comité d’accueil pour Hollande

En visite dans la région de Rouen le vendredi 24 février, Hollande a fait un détour à l’usine Renault de Cléon. Il voulait, selon ses dires, démontrer que « la France est un pays d’excellence. Le progrès est ici, pour que la France tienne son rang. »

Depuis mercredi, soit deux jours avant sa visite, le parcours que Hollande et le directeur allaient emprunter était d’une propreté jamais vue. Même les vitres, à travers lesquelles on ne voyait plus depuis bien longtemps, étaient d’une transparence sans égal. Les sols, d’habitude glissants du fait des fuites quotidiennes d’huile hydraulique, sur lesquels marchent les ouvriers étaient d’une propreté étonnante.

La direction avait sorti son grand jeu et formulé d’amples paroles : « L’usine reçoit le plus haut représentant de la République française. Soyons fiers de présenter notre usine à la France. »

Mais des travailleurs et des militants de la CGT, ayant d’autres propos à tenir à Hollande et sur un autre ton, l’ont apostrophé en brandissant leurs pancartes et en clamant leurs slogans.

Ils réclamaient l’embauche des travailleurs intérimaires, majoritaires dans les ateliers. Les intérimaires sont aujourd’hui près de 1 800, sur les 3 200 embauchés sur l’ensemble du site.

Ils lui ont rappelé que les accords de compétitivité, les suppressions massives d’emplois, le blocage des salaires, se sont partout faits avec l’assentiment du gouvernement. Ils lui ont reproché d’avoir été complice durant cinq ans de la direction de Renault, dont le seul but était de voir les bénéfices du groupe exploser, tout comme le salaire du PDG Carlos Ghosn. Ils lui ont crié leur écœurement face à la montée inexorable du chômage, qui devait baisser selon ses promesses de 2012.

La loi travail, à laquelle de nombreux travailleurs s’étaient opposés au printemps dernier, lui a été vertement reprochée.

À l’opposé des propos de la direction, les travailleurs avaient pour leur part conscience qu’ils étaient opposés au plus haut représentant du patronat.

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